L’Espagne franchit un nouveau cap dans sa position face au conflit à Gaza. Mardi soir, 20 mai 2025, le Parlement espagnol a adopté une proposition déposée par des partis de gauche et nationalistes, appelant à interdire la vente d’armes à Israël, en raison de ce qu’ils qualifient de « guerre génocidaire » menée contre la population palestinienne dans la bande de Gaza.
Selon l’agence Sputnik, le texte recommande de cesser toute exportation d’armements vers Israël, y compris les équipements, casques et gilets pare-balles susceptibles d’être utilisés dans le conflit.
Tous les partis politiques espagnols ont soutenu cette initiative, à l’exception du Parti populaire (droite) et du parti d’extrême droite Vox. La proposition a été présentée par la coalition Sumar, membre du gouvernement, ainsi que par les partis Podemos et Gauche républicaine de Catalogne, situés dans l’opposition.
Appels à une interdiction officielle et permanente
Lors d’une déclaration à la presse, la porte-parole parlementaire de Sumar, Verónica Martínez, a souligné que l’Espagne « ne saurait coopérer avec un État qui commet un génocide ou des crimes de guerre ». De son côté, la dirigeante de Podemos, Ione Belarra, a réclamé la tenue d’un conseil ministériel pour adopter une interdiction formelle et immédiate de la vente d’armes à Israël.
Pour sa part, la ministre espagnole de la Défense, Margarita Robles, a confirmé que les exportations d’armes vers Israël étaient suspendues depuis le 7 octobre 2023, date du début de la guerre à Gaza.
Pedro Sánchez plaide pour l’exclusion d’Israël des événements culturels
Cette décision s’inscrit dans une ligne politique de plus en plus critique à l’égard d’Israël. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, avait déjà demandé à ce qu’Israël soit exclu des événements culturels internationaux tels que l’Eurovision, en réaction aux bombardements massifs sur Gaza, qui ont fait plus de 174 000 morts et blessés selon les chiffres communiqués par les autorités palestiniennes.
Une pression symbolique ou un tournant politique ?
Bien que la résolution parlementaire ne soit pas juridiquement contraignante, elle constitue un signal fort envoyé par la classe politique espagnole et un appel pressant au gouvernement pour qu’il prenne des mesures concrètes.
Cette dynamique soulève des questions sur l’éventualité d’un élargissement du mouvement de boycott au sein de l’Union européenne, et sur sa capacité à influencer la politique israélienne, dans un contexte où les appels internationaux à un cessez-le-feu et à la levée du blocus sur Gaza se multiplient.
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