Psychologie : Comment une chaise vide peut vous aider à libérer votre colère et vos rancunes

Parfois, il suffit d’un geste symbolique pour entamer un vrai processus de guérison. La technique de la « chaise vide » vous invite à un face-à-face émotionnel puissant avec ce (ou celui) qui vous pèse intérieurement. Voici comment cet outil issu de la gestalt-thérapie peut vous aider à apaiser vos tensions.

Qu’est-ce que la technique de la chaise vide ?

Il s’agit d’un exercice thérapeutique au cours duquel une personne s’adresse à un interlocuteur imaginaire installé sur une chaise vide placée en face d’elle. L’objectif : exprimer tout ce que l’on ressent — colère, tristesse, culpabilité, frustration — sans retenue. L’interlocuteur fictif peut être une personne vivante ou décédée, ou même une entité symbolique comme un objectif, un défaut personnel ou une voix critique intérieure.

Cette approche a été développée dans les années 1940 par Fritz Perls, fondateur de la gestalt-thérapie. Elle est fréquemment pratiquée en séance avec un thérapeute, mais peut aussi être adaptée à un usage personnel.

À quoi sert la technique de la chaise vide ?

Mieux comprendre ses émotions

En parlant à haute voix à une figure symbolique, on identifie plus clairement ce que l’on ressent réellement. Des émotions enfouies comme la colère, la peur ou la détresse peuvent remonter à la surface — ce qui permet de commencer à les traiter.

Libérer ses sentiments

Dans une vraie discussion, on peut être interrompu, jugé, ou se retenir. Avec une chaise vide, aucun filtre : on peut pleurer, crier, accuser — en toute sécurité. Cette liberté émotionnelle est libératrice.

🗨️ « Ne vous inquiétez pas de comment vous parlez. Laissez tout sortir. Après, vous y verrez souvent plus clair. »
— Stuart Kaplowitz, thérapeute familial

Alléger sa culpabilité

Des études montrent que cet exercice aide à comprendre ses erreurs et à les verbaliser sans se juger trop durement. Une manière de se pardonner ou de faire la paix avec les autres.

Résoudre des conflits internes ou relationnels

En jouant alternativement les deux rôles dans la conversation (soi-même, puis son interlocuteur), on gagne en empathie et en compréhension. Cela aide parfois à adopter un point de vue plus nuancé sur un conflit.

Affronter ses blessures psychologiques

Parler à une version imaginaire d’un parent abusif ou d’un agresseur permet de verbaliser des douleurs profondes. Cette mise en scène symbolique favorise un apaisement intérieur.

Clarifier ses relations

Parfois, c’est en mettant en mots ce qu’on n’a jamais osé dire qu’on réalise si une relation nous fait du bien… ou non. L’exercice aide à mieux cerner les non-dits.

Se préparer à une conversation difficile

Quand on redoute un échange tendu, simuler le dialogue permet d’anticiper les émotions, de mieux structurer ses idées et de réduire l’anxiété.

Améliorer sa communication

Moins de tension, plus de clarté : cet exercice offre une bonne préparation pour apprendre à exprimer ses besoins calmement et efficacement.

Peut-on pratiquer l’exercice seul ?

Oui, même si un thérapeute reste recommandé pour les situations profondes ou les blessures anciennes. Seul, on risque parfois de se perdre dans ses émotions, ou de s’auto-censurer. Mais pour des ressentis du quotidien, c’est tout à fait faisable.

Selon Stuart Kaplowitz, cette méthode peut être utilisée à tout moment, même brièvement, pour décharger une tension émotionnelle.

Comment faire l’exercice chez soi ?

1. Choisissez un lieu calme, où vous ne serez pas dérangé.

2. Placez une chaise vide en face de vous et imaginez-y la personne ou l’entité avec laquelle vous voulez parler.

3. Commencez à parler, comme si elle était vraiment là. Soyez sincère, expressif, direct.

4. Laissez libre cours à vos émotions. Si vous ressentez le besoin de crier, pleurer ou accuser — faites-le.

5. Si vous le souhaitez, changez de place pour répondre depuis le point de vue de l’autre.

6. Prenez l’exercice au sérieux : plus vous serez impliqué, plus l’effet sera puissant.

7. Quand tout est dit, imaginez que la personne se lève et quitte la pièce. Respirez.

Conclusion

La technique de la chaise vide n’est pas un jeu, mais un outil psychologique puissant pour libérer ce que l’on n’ose pas toujours dire. Elle permet de transformer une douleur silencieuse en une démarche consciente de mieux-être. Et parfois, il suffit de parler à une chaise pour commencer à guérir.

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