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Par Samir Hamza – L’enseignement à distance : un apport majeur pour l’après Covid-19

Par Samir Hamza – L’enseignement à distance : un apport majeur pour l’après Covid-19

Depuis la crise du coronavirus, la fermeture des universités et des laboratoires de recherche a considérablement bouleversé les activités de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.

Le confinement a opéré comme un révélateur des inégalités et de la précarité, chacun fait ce qu’il peut en fonction de ses moyens. Selon leur lieu géographique, leur statut social, culturel et financier, l’attente et l’appréhension des étudiants face aux études diffèrent, soit les étudiants font montre d’enthousiasme, soit ils sont décrocheurs du système universitaire.

Les étudiants n’ont pas tous les mêmes moyens et cela bien avant le confinement. Des études psychosociales mériteraient d’être faites pour étudier les facteurs mis en cause, afin de mieux répondre à leur manque ou à leur lacune.

Il s’agit de familiariser la pensée des enseignants et des étudiants avec les différents concepts afférents à la pédagogie ainsi qu’à la formation, saisir leur signification sans ambiguïté et se garder des définitions imprécises qui peuvent conduire leurs utilisateurs à la confusion.

Même si, les étudiants ne se résument pas à des notes, ils doivent faire preuve de bonne volonté. Par a priori, les étudiants sont habitués à naviguer sur différents moteurs de recherches, d’aller de plateforme en plateforme à la découverte d’un site, par divertissement ou dans un but plus studieux, que cela soit à titre personnel ou réclamé par l’enseignant. De fait, ils savent manipuler un ordinateur. Cependant, les étudiants se sont retrouvés pris au dépourvus. Les enseignants se sont retrouvés gestionnaires et producteurs de formations à distance pour inventer des procédés de télétravail en quelques jours. Malgré les efforts fournis, la « continuité pédagogique » telle qu’elle s’est organisée dans l’urgence a été très mal vécue.

Il convient d’admettre qu’enseigner aux étudiants et encadrer leurs projets personnels à distance implique une surcharge de travail considérable. Les cours en ligne sur Google Classroom ou sur l’Université Virtuelle Tunisienne ne s’improvisent pas, sans compter le suivi des formations des enseignants, dont certains sont devenus des administrateurs. Ensemble ordonné des travaux d’analyses, de conceptions et de réalisations permettant l’acquisition de savoirs ou de savoir-faire qui constituent une nouvelle formation pour l’apprenant.

L’enseignement à distance est avant tout un apprentissage médiatisé par le truchement de supports numériques où l’étudiant n’est pas face à face avec son enseignant. Ils sont séparés dans le temps et dans l’espace. Dans ce type de formation, il ne s’agit pas de mettre l’accent sur le contenu et les techniques mais d’accorder autant d’importance à l’amélioration du processus de production de l’activité, à son exploitation efficiente et à son efficacité.

Le transfert des connaissances traduit une maîtrise des acquis qui permet d’appréhender des situations nouvelles et d’utiliser à bon escient un savoir ou un savoir-faire dans un contexte autre que celui où il a été appris. Parce qu’enseigner, c’est éduquer, instruire et innover. On éduque lorsqu’on présente une activité dans le but de faciliter l’apprentissage chez un autre. Le fait de suivre une démarche centrée sur l’apprenant peut, d’ailleurs, favoriser une attitude de confiance entre-deux. C’est en permettant à l’individu de réussir qu’on peut le convaincre que c’est possible.

Les enseignants confrontent quotidiennement de multiples obstacles inhérents à l’action pédagogique. Ils dénoncent souvent échecs et déceptions, apprécient les rares satisfactions de leurs efforts pendant que les chercheurs, généralement en marge de la réalité éducative, continuent, dans leurs laboratoires de recherche, à produire des théories innovatrices qu’on aimerait voir en application un jour avec l’esprit et l’apport qu’elles véhiculent.

Par conséquent, ambitionner de gagner une véritable rénovation universitaire, nécessite des réformes profondes en adéquation, certes, avec les progrès scientifiques, techniques et technologiques. La réussite de celles-ci reste largement tributaire d’un engagement, d’une culture et d’un savoir-faire pédagogique qui ne manqueront pas d’avoir un impact sur la qualité de nos enseignements et de nos formations et corollairement sur l’ensemble des activités professionnelles et sociales.

Par Samir HAMZA, Professeur Universitaire

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