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Tunisie – Ennahdha sera-t-elle isolée dans l’opposition ?

Tunisie – Ennahdha sera-t-elle isolée dans l’opposition ?

La grande hantise d’Ennahdha a toujours été d’être isolée du reste des formations politiques. Les islamistes redoutent de se retrouver seuls face à leur destin, aussi bien dans l’opposition que dans la case « pouvoir ».

Cela s’est manifesté très tôt après la révolution quand les islamistes, pourtant capables de gouverner tout seuls, ont préféré impliquer avec eux d’autres formations bien qu’elles soient d’orientation différente, voire opposée. D’où la naissance de la tristement célèbre « Troïka ».

Cette tendance à se cacher derrière les autres n’a pas quitté les nahdhaoui qui ont, toujours et au nom d’un certain consensus, réussi à travailler de concert avec d’autres formations et même, à leur faire porter le chapeau de leurs faits et actes ratés.

Cette fois-ci, il semblerait que les choses soient en train de changer et, Abir Moussi aidant, les acteurs politiques ont finalement compris qu’il était quasiment impossible de gouverner avec Ennahdha. Bien au contraire, ils ont commencé à se rendre compte qu’il était justement, possible et envisageable, de gouverner sans elle.

En effet, l’idée et la perspective d’écarter Ennahdha du pouvoir, malgré sa prédominance à l’ARP, commence, depuis quelques jours, à germer dans les esprits des représentants des autres familles politiques, qui, à l’instar de Zouhair Maghzaoui du mouvement d’Achaâb, n’hésitent pas à le déclarer.

La situation actuelle sous le dôme du Bardo se caractérise par la présence de trois axes. Celui des islamistes composé d’Ennahdha et d’Al Karama. Un deuxième axe des formations pro-Kaïs Saïed, composé du Tayar, du mouvement Achaâb, de Tahya Tounes, du bloc d’Al Islah… Et, un troisième axe qui représente les « non alignés », ceux qui seront appelés à assurer l’arbitrage entre les deux précédents et dont les positions seront décisives, ils sont représentés par le PDL, El Moustakbel (9 députés ) les indépendants, et même, 9alb Tounes qui demeure acquis, seulement, à ceux qui sauront lui assurer certaines garanties.

Au regard des rencontres et tractations des coulisses du Bardo et des salons où se font et défont les coalitions, il semblerait bien que les partis composant le deuxième axe vont pouvoir bénéficier du renfort de ceux du troisième, du moment qu’ils s’accordent sur le principe de contrer Ennahdha.

De ce fait, le pire cauchemar d’Ennahdha, qui est celui de se retrouver isolée et stigmatisée par les autres grandes familles politiques, risque de se transformer en une amère réalité. Elle s’expose, non seulement de perdre le pouvoir et de se retrouver dans les rangs de l’opposition, mais surtout de s’y retrouver toute seule.

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