Le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, s’est adressé samedi 3 octobre 2020 aux Tunisiens, pour annoncer une série de mesures visant à lutter contre la propagation galopante de la Covid-19 dans le pays.
Ces mesures concernent essentiellement des précautions sanitaires mais surtout l’application du système de la séance unique, le travail par équipes et la réduction des horaires dans l’administration publique. Aucune mesure se rapportant au fonctionnement du secteur privé n’a été annoncée, en dépit des dégâts endurés par ce secteur clé, dès la montée de la pandémie en mars dernier.
Certains évoquent même le fait que Hichem Mechichi, pur produit de la fonction publique ainsi que la majorité de ses ministres et conseillers, aurait « oublié » le secteur privé et donné une plus grande importance aux centaines de milliers de fonctionnaires et employés du secteur public en dépit de leur faible productivité et du déficit enregistré par les entreprises où ils sont employés et qui est largement épongé par le secteur privé.
Il est à indiquer sous cet angle que la Société financière internationale (IFC) et l’Institut national de la statistique (INS), ont examiné l’impact de la crise de la Covid-19 sur le secteur privé à travers une enquête réalisée en juillet 2020.
Les résultats de l’enquête montrent qu’au 30 juin 2020, environ 27,7% des micro-entreprises et des PME ont été concernées par des fermetures temporaires et 58,9% des grandes entreprises ont perduré leur travail en avril. Cela dit, au 30 juin, 91% des entreprises exportatrices ont été ouvertes contre 86% pour les non-exportatrices. Le risque de fermeture définitive, lui, menace jusqu’à 54,3% des sociétés interrogées.
S’agissant de l’impact de la crise sur le rendement des entreprises, l’enquête montre que 88,8% des entreprises ont enregistré une baisse au niveau de leurs chiffres d’affaires.
Pour ce qui est de l’emploi formel dans le secteur privé, il est à rappeler que des ajustements ont été apportés par les entreprises qui sont restées actives en avril 2020; des ajustements qu’imposait la crise et qui consistaient en la réduction des salaires ou encore en l’attribution de congés temporaires.
Cependant, et contre toute attente, 50,1% desdites entreprises n’ont pas eu recours aux ajustements.
Bref, les mesures reprises, dont la majorité fut déjà prises lors du confinement partiel, encouragent, malheureusement, un laisser-aller déjà très présent dans la fonction publique et ralentissent un appareil qui peine à bouger, ce qui transforme le parcours de tout investisseur ou entrepreneur en calvaire que la bureaucratie ne cesse d’aggraver.
Toutefois, en prenant de telles mesures pour décongestionner les administrations et les moyens de transport, a-t-on pensé aux bataillons de fonctionnaires qui investiront les cafés la moitié de la journée et s’exposeront donc à la COVID-19 ?
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