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Par Jawhar Chatty : Ce ne sera pas un remake de 2011

Par Jawhar Chatty : Ce ne sera pas un remake de 2011

Un «nouvelle» révolution est en marche, presque en sourdine. Ce ne sera pas un remake de «celle» de 2011, «importée» et sans chef, tout du moins un chef autochtone!

A la place d’un discours solennel, conventionnel, de Carthage, le président Kais Saïd, rigide, droit dans ses bottes, a préféré hier aller se mélanger à la foule, à la Mnihla, en réaction aux «grabuges» juvéniles nocturnes de ces derniers jours. Il s’était adressé au Peuple non pas de Carthage mais depuis un quartier populaire à des années de lumière des quartiers huppés de la Marsa ou de Mutuelle-ville…

Le Monsieur sait ce qu’il fait. Pour un supposé autiste, il sait même trop ce qu’il fait et où il entend arriver.

Chose remarquable en effet est la similitude des cris de la foule, ses revendications, ses pressantes et urgentes demandes, entre celles d’hier à Mnihla autour de Kais Saied et celles aujourd’hui à l’Avenue Habib Bourguiba.

Une similitude si frappante, le signe sans aucun doute d’une certaine  continuité, tout du moins d’un certain fil conducteur d’une logique implacable, impénétrable dont seuls les véritables autistes ont le secret!

La cible est désormais connue. Déclarée : l’ ARP que la foule appelle à sa dissolution. Cependant, la véritable cible à «abattre», à «faire dégage» pour rester dans le lexique révolutionnaire n’est moins que le président actuel de l’ARP,  principalement et surtout le leader et président du mouvement islamiste Ennahdha.

Saied est allé hier à Mnihla. Il a choisi de pas faire un discours télévisé, mais sortir et parler aux gens, aux petites gens ! De plus, le message était bon et le langage était bon dont l’écho ne s’est pas fait trop attendre, il nous vient aujourd’hui de la foule des petites gens (et autres sans doute…) présents sur l’Avenue Habib Bourguiba.

Ce ne sera pas un remake de 2011.

Aujourd’hui, la nouvelle Marche semble avoir bien un chef, un leader, même s’il est  présent-absent. Aujourd’hui, l’Avenue la symbolique qu’elle représente, demain le Bardo peut-être. Le Bardo parce qu’il qu’il est de loin le seul centre du pouvoir clairement contesté…pour ne pas dire abhorré par la foule.

Peut-être! Les prochains jours nous le diront…

Jawhar CHATTY, Ancien Rédacteur en chef La Presse.

 

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