Pour sa première apparition en sa qualité de porte-parole du gouvernement Habib Essid, le 20 janvier 2016, Khaled Chaouket a commis la gaffe de trop. Il a en fait annoncé que le gouvernement avait pris une nouvelle mesure pour booster l’emploi dans la région de Kasserine qui consiste en la création de 6400 nouveaux postes d’emploi, alors qu’il s’agissait en fait d’emplois prévu dans le budget de l’Etat pour l’année 2016.
Le ministre des Finances de l’époque, feu Slim Chaker avait essayé de rectifier le tir en affirmant clairement que son collègue s’était en fait trompé et qu’il n’était pas question de nouvelles créations mais plutôt de la régularisation de certaines situations, mais le coup était déjà parti et la région de Kasserine a connu des émeutes et des protestations qui avaient vite gagné d’autres régions et la Capitale.
La situation s’était dégradée et l’ensemble du territoire était soumis à un couvre-feu nocturne le 22 janvier 2016.
Hier soir, mardi 19 janvier 2021, le chef du gouvernement tunisien, Hichem Mechichi a appelé dans une allocution télévisée sur fond de manifestations qui secouent plusieurs régions toutes les forces vives du pays, populaires, civiles et partisanes à ne pas se laisser entraîner dans les campagnes d’incitation à la violence, à ne pas répandre de rumeurs et à ne pas déstabiliser les institutions de l’Etat.
Mechichi a assuré qu’il comprend les revendications sociales et économiques et que la crise est réelle, la colère est légitime, la protestation est légale, mais que le vandalisme est rejeté.
Il a fustigé les actes de saccage, de pillage et les attaques contre les biens en affirmant qu’il ne croit pas que parmi les manifestants pacifiques, il y ait quelqu’un qui justifie ou approuve ces pratiques.
Cinq ans après, des faits similaires secouent le pays qui vit une situation de plus en plus dramatique.
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