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Economie – L’investissement agricole en 2020 est en nette baisse

Economie – L’investissement agricole en 2020 est en nette baisse

L’agence de promotion des investissements agricoles (APIA) vient de publier les chiffres relatifs à l’évolution des investissements agricoles en 2020. Au cours des onze premiers mois de 2020, les opérations d’investissements déclarées dans le secteur se sont élevées à 1046.1 millions de dinars (317 millions d’euros), en baisse de 17.7% par rapport à la même période de l’année 2019.

Les investissements approuvés n’ont atteint que 418.7 millions de dinars soit l’équivalent de 127 millions d’euros en diminution aussi de 18%. La valeur de ses investissements ne permet même pas à l’équipement d’une exploitation agricole de taille moyenne.

Pourtant, les derniers indicateurs économiques qui renvoient à une forte baisse de la croissance du PIB qui se situe à -21.6% pour le deuxième trimestre de l’année 2020, montrent une progression du taux de croissance de la valeur ajoutée agricole qui a atteint 3.6%. Ce qui veut dire que les réalisations du secteur agricole dépendent presqu’uniquement des efforts des agriculteurs.

Certains observateurs croient même que les instances gouvernementales, dites d’appui, et l’Union tunisienne de l’agriculture et de pêche (UTAP) déploient peu d’efforts pour soutenir le secteur à cause de la lourdeur bureaucratique et qu’ils ne font rien contre les agissements des mafias qui gangrènent ce secteur.

Un rapport de synthèse sur l’agriculture en Tunisie élaboré en 2019, dans le cadre du programme d’appui « Programme du voisinage européen pour l’agriculture et le développement rural », financée par l’Union Européenne montre que la part des investissements dans le secteur de l’agriculture et de la pêche en Tunisie représente à peine près de 7% de l’ensemble des investissements publics et privés depuis 2010.

D’après le rapport, les entrepreneurs sont confrontés à des contraintes structurelles (la situation foncière des exploitations) et conjoncturelles (coût élevé à l’importation ), aux rigidités caractérisant le processus d’octroi des crédits bancaires, aux coûts du capital et du travail.

Les entrepreneurs privés sont également confrontés à des problèmes d’insécurité qui impactent négativement l’investissement dans le secteur agricole (vol de bétail et détérioration du matériel destiné à l’irrigation).

Cependant, les vraies menaces qui guettent actuellement le secteur sont d’une nouvelle nature et prennent carrément un caractère criminel.

Les observateurs citent entre autres le trafic de l’alimentation du bétail, les pénuries provoquées des semences, l’importation massive de produits alimentaires périmés à l’instar du scandale dévoilé hier jeudi 21 janvier 2021. La liste est longue. Tout se passe au vu et su des autorités et de l’UTAP dans un silence trouble et des soupçons multiples justifiés par l’étouffement délibéré de scandales quelle que soit leur gravité.

Il importe de rappeler que l’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) a annoncé que la balance commerciale alimentaire a enregistré, en 2020, un déficit de de 859.4 millions de dinars avec un taux de couverture des importations par les exportations ne dépassant pas 84.9%.

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