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Baisse de la notation souveraine de la Tunisie, quelles répercussions ?

Baisse de la notation souveraine de la Tunisie, quelles répercussions ?

Entre 2010-2020, la Tunisie a reculé de 8 crans dans sa notation souveraine.  Au fait, le pays était noté « Baa2 » par l’agence de notation Moody’s, « BBB » par Standard & Poor’s et Fitch Rating. La notation en vigueur est pratiquement similaire à celle qui était retenue en 1994, date de l’entrée de du pays au marché financier international et l’obtention de son grade Investissement.

Les niveaux actuels de notation ont fait perdre à la Tunisie un peu plus d’un quart de siècle de réforme économique et surtout de travail acharné sur le maintien des équilibres du secteur extérieur.

Cette débâcle cuisante et ses répercussions sur les investisseurs étrangers, les bailleurs de fonds et son échos auprès des principaux acteurs des marchés financiers internationaux a eu de lourds dommages collatéraux en termes de coûts d’endettement supplémentaires et de pertes d’opportunités d’investissement réelles et durables.

Les notations souveraines obtenues par la Tunisie auprès des principales agences de notation internationales en 2019 et 2020, par rapport à l’année de référence 2010 sont les suivantes :

♦ L’agence de notation financière Fitch Ratings a retenu la notation souveraine B+, depuis le 27 juin 2019 et a révisé le 23 novembre 2020 les perspectives de « stables » à « négatives », tout en abaissant la notation à « B » ;

♦  L’agence de notation Rating & Investment n’a pas présenté une notation en 2020, la dernière notation date du 4 septembre 2019, elle était à « BB » avec perspectives « négatives » ;

♦  L’agence de notation Standard & Poor’s a suspendu la notation de la Tunisie à la suite de la demande du gouvernement tunisien, mais depuis le 17 avril 2020, l’agence a placé la notation du pays au niveau « B2 » sous revue à la baisse avec changement des perspectives en « négatives ».

Cependant, L’agence de notation Moody’s a annoncé aujourd’hui mardi 23 février 2020 avoir dégradé la note souveraine de la Tunisie à B3, assortie de la perspective négative. Elle a  expliqué sa notation par la situation politique et économique de la Tunisie. L’agence devrait publier un communiqué officiel à ce sujet dans la soirée.

La Tunisie est ainsi placée à un cran qui correspond au niveau très spéculatif signifiant que le risque pays est élevé.

Le reclassement du pays au niveau précité, impactera sans doute sa sortie sur les marchés financiers récemment annoncée pour mobiliser 3 milliards de dollars (8,1 milliards de dinars). Celle-ci devient hypothétique et conditionnée par la présentation de garanties réelles avec un taux d’intérêt d’au moins 10% sachant qu’au maximum le pays ne pourrait mobiliser, à ce titre, que 300 millions de dollars, d’après les estimations de plusieurs spécialistes.

Quant aux négociations avec les instances financières internationales et les bailleurs de fonds de référence pour mobiliser les concours permettant de combler le déficit budgétaire estimé cette année à 8 milliards de dinars soit 7% du PIB, elles seraient à priori extrêmement difficiles.

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