Dans une allocution prononcée au nom du président de la République, Kais Saïed, à l’ouverture de la conférence internationale “Financing investment and trade in Africa – FITA 2021”, hier jeudi 24 juin 2021, à Tunis, Marouane Abassi, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) a indiqué que la banque œuvre, en coordination avec ses homologues africaines à renforcer la coopération dans les domaines de la finance, de l’intégration et de la modernisation des systèmes de paiement africains, ainsi que dans la conception des systèmes de base pour l’Institution financière africaine, afin de parvenir à la création d’une Banque centrale africaine.
Le gouverneur a souligné, aussi, la nécessité de mobiliser le soutien des institutions financières multilatérales, dans le but de renforcer le financement des investissements publics notamment dans le secteur numérique. Il a appelé aussi à dynamiser les efforts vers le renforcement de la présence des banques pour promouvoir les affaires, et l’accélération de la mise en place des zones de libre-échange au niveau régional et continental.
M. Abassi a fait savoir que les échanges tunisiens avec le continent (hors pays arabes) sont très limités et ne représentent que 2% des exportations de la Tunisie et 0,5% de ses importations et a plaidé pour instaurer une Banque centrale africaine.
Rappelons d’abord que l’appel du gouverneur se situe dans un contexte législatif local handicapant. A titre exemple, un tunisien n’a pas le droit de s’abonner à un magazine étranger vu que le paiement est en monnaie étrangère. Tout paiement en devises est complètement verrouillé. Un Tunisien voulant investir dans un pays africain ne peut bénéficier que d’une autorisation équivalente à quelques centaines de milliers d’euros, un montant dérisoire qui ne permet même pas de monter un commerce de moyenne taille.
La règlementation ne permet pas encore aux banques africaines d’opérer en Tunisie ou des banques locales de s’installer en Afrique.
L’Afrique est un continent peu homogène sur le plan monétaire et pour cette raison essentielle, l’existence d’une banque centrale africaine est une problématique déjà débattue par les leaders historiques du continent. Avant de se tourner vers le continent, la Tunisie doit mettre à niveau sa réglementation de change et d’investissement remontant pour plusieurs volets à de longues décennies.
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