A la une

La ministre de l’Environnement pourra-t-elle lutter contre le lobby du plastique et réformer l’ANGed ?

La ministre de l’Environnement pourra-t-elle lutter contre le lobby du plastique et réformer l’ANGed ?

Leila Chikhaoui qui vient d’être nommée ministre de l’Environnement est comme beaucoup de ses collègues, a plusieurs priorités brûlantes au vu de la détérioration de l’environnement et des catastrophes écologiques qui touchent pratiquement tout le territoire.

La ministre a évoqué globalement son plan d’action lors de son inauguration le 13 courant, à distance du stand de la Tunisie au salon Pollutec tenu récemment à Lyon.

Elle a rappelé, à cet effet, l’engagement de la Tunisie à la préservation de l’environnement tout en précisant qu’une multitude de programmes relatifs à la dépollution industrielle, la lutte contre la pollution de l’air et de l’eau, et la réduction des gaz à effets de serre ont déjà été mis en place.

Leïla Chikhaoui a estimé que la Tunisie, dans sa quête de promotion d’un développement durable à forte dimension humaine, doit surmonter plusieurs défis, notamment la promotion d’une économie performante à forte valeur ajoutée, créatrice d’emploi et à faible intensité énergiquement respectueuse des équilibres écologiques dans le cadre d’un équilibre régional.

En outre, elle a mis en exergue les domaines d’action prioritaire, en l’occurrence le recours aux écologies propres en termes d’énergies renouvelables, la migration vers une économie à bas carbone, et la mise à niveau des processus de production et services environnementaux dans le domaine du transport, de l’assainissement, de la gestion des déchets et de la lutte contre pollution.

En revanche, la ministre n’a pas évoqué quatre questions fondamentales, à savoir la lutte contre la production et la distribution anarchique par des « lobbies » véreux du plastique qui a envahi tout le territoire et menace désormais tous les écosystèmes ainsi que la santé publique, et la mise en place d’un moratoire sur la production des sacs en plastique, à ce niveau. Ensuite, la résolution du problème de la gestion des déchets dangereux, un dossier où l’odeur de la corruption se sent clairement. Puis, la réforme en toute urgence de l’ANGed en virant immédiatement son « staff » qui a brillé par son échec dans la gestion. Enfin, le sauvetage de la ville de Sfax qui croule sous les ordures depuis des semaines sans que personne ne bouge au risque de l’éclatement d’une crise sanitaire sans précédent.

A titre indicatif, des chiffres publiés dans rapport du Fonds Mondial pour la nature (World Wildlife Fund / WWF) paru en juin 2019 montrent que 20% des 300 mille tonnes de plastique en tous genres produites chaque année en Tunisie sont rejetées dans la Nature…

Le rapport reproche à la Tunisie que les autorités ne disposent d’aucune politique de gestion des déchets.

Il est à signaler que dans la note d’orientation 2016-2020, le coût de la dégradation de l’environnement en Tunisie est estimé à 2,7 % du PIB. La Constitution garantit dans son article 45 « le droit à un environnement sain et équilibré et la participation à la protection de l’environnement ». Il incombe à l’État, selon la BAD, de fournir les moyens de lutter contre la pollution.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut