Economie

Importation des voitures de luxe : L’austérité doit concerner les voitures administratives et non pas les voitures privées

Importation des voitures de luxe : L’austérité doit concerner les voitures administratives et non pas les voitures privées

Dans une allocution récente à l’ouverture du Conseil des ministres, Saïed a affirmé « l’importance pour l’Etat de retrouver son rôle social, de consacrer la culture du travail, de rationaliser les importations et d’encourager la consommation des produits tunisiens ».

Il a indiqué qu’ « une stratégie d’austérité sera adoptée compte tenu de la crise financière que traverse notre pays ». « Dans ce cadre, l’importation de voitures de luxe dont les prix s’élèvent à des centaines de millions sera suspendue, ainsi que tout produit dont le citoyen n’a pas vraiment besoin », a ajouté le Président de la République.

« Ces grosses voitures de luxe sont importées par des moyens détournés et illégaux. Il serait mieux que cet argent aille vers l’acquisition de moyens de transport au profit des élèves des régions intérieures qui parcourent des kilomètres à pied pour rejoindre leurs écoles », a précisé le chef de l’Etat.

Saied a, sous cet angle, déclaré que « Ils importent certaines marques de véhicules de luxe d’une valeur globale estimée à des centaines de millions et d’une manière illégale, alors que le citoyen tunisien meurt de faim ». « Les étudiants ne peuvent pas se déplacer à cause du manque de moyens de transports » a-t-il regretté.

Toutefois, porter un costume de luxe ou rouler dans une voiture de luxe, n’est pas à priori un crime à condition de payer les impôts dus sur la consommation, la TVA, les droits de douanes, les droits de timbre sur factures et les taxes interminables relatives à l’achat de pareils produits.

Il est normal aussi que les « riches » – une notion très relative et variable – s’ils ont payé leur impôts, ne doivent pas être tenus responsables de toutes les misères du monde, des misères qui remontent à la nuit des temps, particulièrement, en Tunisie. La pauvreté, le chômage et le non accès à des services publics décents constituent des problèmes économiques dont la résolution ou l’allègement incombe à l’Etat en tant que régulateur économique et social.

En valeur, le coût d’acquisition d’une voiture de « luxe », une notion qui est aussi très relative et variant d’une frange sociale à une autre est important mais en volume, le coût des importations des quelques 1300 à 1500 voitures de « luxe » importées légalement par les concessionnaires accrédités par L’Etat Tunisien ne dépasse pas 20 millions de dinars ce qui ne représente rien par rapport aux importions louches faites souvent pour blanchir de l’argent des milliers de produits superflus de Turquie coûtant annuellement 3 milliards de dinars au pays.

En outre, l’austérité n’a jamais été une affaire privée, celle-ci est conceptuellement l’affaire de l’Etat. Un état qui permet aux fonctionnaires de rouler dans près de 100 mille voitures dont la plupart sont de grosses cylindrées et de véritables voiture de luxe.

L’expert auprès l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) coopérant avec l’Instance supérieure de contrôle administratif et financier, Mohamed Amri, a déclaré le 21 juin 2019 que « 50 millions de dinars sont alloués chaque année pour l’achat de voitures administratives ».

Lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation du rapport de l’instance, l’expert international a également fait savoir que chaque année, environ 500 millions de dinars sont alloués à la réparation et l’entretien de ces véhicules et pour l’acquisition de carburant. Au total, en Tunisie on dispose de 91505 véhicules administratifs. Il s’agit, selon lui, d’un chiffre très élevé par rapport aux capacités de l’Etat. Sans commentaire…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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