Le Président de la République vient d’appeler jeudi dernier 21 octobre 2021 dans une allocution au Conseil des Ministres à rationaliser les dépenses de fonctionnement de l’Etat et à adopter une vraie politique d’austérité.
La réponse à l’appel présidentiel n’a pas tardé à venir, puisque le ministère des finances a publié juste deux jours après et précisément le samedi dernier son bulletin de suivi du budget qui a montré qu’au seul mois d’août 2021, les salaires des fonctionnaires ont atteint 13359,9 millions de dinars (MD) contre 11742,0 MD au mois de juillet précèdent soit une augmentation inédite de 1617,9 MD. Cette hausse revient à l’effet des nominations aux postes fonctionnels et aux promotions dont la publication remplie quotidiennement plusieurs pages du JORT.
Les frais de gestion administratives composés essentiellement des dépenses en carburants et entretien des voitures de fonction administratives se sont accrus à leur tour à 798,9 MD. Bref, on est face à des chiffres révoltants dans un pays déchiré totalement par tout genre de déficit et de misère généralisée.
Le ministère des finances révèle, en outre, dans son bulletin périodique relatif au suivi de l’exécution du budget de l’Etat au titre des huit premiers mois de l’année 2021 que les ressources budgétaires ont culminé à 20566,3 MD à fin juillet 2021 ce qui correspond à une progression de 10,4% par rapport à la même période un an auparavant et ce, principalement en raison de l’augmentation des recettes fiscales de 16975,8 MD, fin août 2020 à 19313,1 MD au terme des huit premiers mois de l’année en cours, soit un accroissement de 15,9%.
Au fait, il est à noter que sous cet angle les taxes indirectes qui sont les taxes sur la consommation et qui incluent principalement la taxe sur la valeur ajoutée, les droits de consommation et d’autres taxes ont progressé au cours de la période août 2020 – août 2021, de 9161,5 à 11369,4 millions de dinars, soit une flambée de 24,1%. Cette hausse record vient dans un contexte de morosité économique et de baisse exceptionnel du pouvoir de consommation causée notamment par l’inflation galopante au pays.
Les charges budgétaires quant à elles ont légèrement augmenté à 23507,6 MD (+2,1%).
A l’opposé, les frais d’investissement ont enregistré une régression aigue de 46,9% à 2139,7 MD par rapport aux objectifs tracés au niveau du budget de l’année en cours.
Les dépenses de transferts et interventions sociales de l’Etat composées notamment des subventions ont baissé de 8,2% pour se situer au terme des huit premiers mois de cette année à 4557,5 MD suite essentiellement à l’augmentation de subventions des céréales dont la valeur des importations a remarquablement augmenté.
Le solde du financement extérieur net fin août dernier était négatif (-961,9 MD) ce qui veut dire que les dettes remboursées par la Tunisie sont largement au-dessus des crédits obtenus et ce, pour la simple raison que ni les grands bailleurs de fonds ni les pays « frères » et/ou « amis » ne sont prêts à financer le train de vie d’un million de fonctionnaires planqués dont l’administration rien que pour consommer chaque année un peu plus de 22% de la valeur ajouté des agents économiques.
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