La centrale syndicale, par la bouche de son secrétaire général, Noureddine Taboubi, a accepté le principe de s’allier avec l’équipe de Najla Bouden pour appliquer la thérapie de choc afin de sauver la malade, la Tunisie. C’est déjà en soi une révolution. L’autre nouveauté : c’est que Taboubi accepte de débattre de questions dont personne n’osait lui parler il y a à peine quelques semaines. C’était le samedi 11 décembre 2021 à la Kasbah, en présence de la cheffe du gouvernement, du gouverneur de la BCT, de la ministre des Finances et du ministre de l’Economie. Mais voilà : le chef de l’Etat, Kais Saied, pourrait tout gâcher, a confié à Tunisie Numérique une source très au fait de cette affaire…
Le gel des salaires dans toute la fonction publique, la fin des subventions généralisées, remplacées par un système qui cible les nécessiteux et un cadre pour organiser des départs volontaires massifs dans le secteur public… Pour l’UGTT ces sujets ne sont plus tabous. De toute façon avait-elle le choix ? Des salaires gelés, rognés valent mieux que pas de salaires du tout. Or la Tunisie file droit vers ce scénario catastrophe, avec un assèchement sans précédent des caisses publiques et le robinet du FMI qui reste fermé…
En parlant du FMI, le bailleur principal, échaudé par les promesses non tenues de Youssef Chahed, exige cette fois que l’UGTT soit associée de bout en bout au projet de réformes et qu’elle s’engage formellement à les appliquer. L’affaire était plutôt bien embarquée. Mais patatras : il y a eu depuis le fameux discours du président de la République, le 13 décembre 2021. Une allocution durant laquelle Kais Saied a tiré dans le tas, sur tout le monde, mettant presque tout ce beau monde dans le grand sac des prédateurs et fossoyeurs de la République…
Taboubi et les siens ont très mal encaissé le coup. Comment est-il possible de demander à une partie clé, sans laquelle aucune réforme ne peut se faire, de consentir des sacrifices douloureux tout en essuyant une pluie d’attaques ? Saied n’avait peut-être pas vu les choses ainsi, mais il vient de savonner la planche sur laquelle se trouve sa cheffe de gouvernement…
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