Les membres de la nouvelle ISIE ont prêté hier serment au palais de Carthage. On aurait aimé voir sur la photo de famille réunie autour du Président Kais Saïd, le visage d’une femme. Les compétences féminines tunisiennes ne manquent pas après tout pas.
Sur la photo, les membres de la nouvelle ISIE étaient tous droits comme un I, tous alignés au et sur le pas du président Kais Saïd, lui toujours droit comme un I. C’est la solennité du moment qui veut ça sans doute.
Sur la photo, des visages qui nous sont familiers et d’autres moins. Tous semblent déterminés à mener à bien leur mission.
Mais de quelle mission s’agit-il au fait? Assurer le bon déroulement des scrutins? S’assurer de la bonne inscription des citoyens électeurs en vue des prochaines échéances électorales?
Noble mission. Nous gardons tous l’amer souvenir des précédentes ISIE, du trop d’indépendance et transparence dont elles avaient fait montre. En quoi la nouvelle Isie serait-elle de meilleures graines que ces ancêtres ?
Et puis, au fond, à quoi sert vraiment une telle institution sinon à creuser un peu plus le déficit des finances publiques ? Bon, il y aura toujours quelques charitables fondations pour venir en aide en euros et en dollars et pour s’assurer du bon fonctionnement de l’ISIE.
Le Président lui-même sait que les instances constitutionnelles indépendantes, dont l’ISIE, sont doublon à l’État, un et indivisible.
Il sait aussi à quelle fin elles avaient été « instituées ».
Il n’est pas non plus sans savoir quelles sont le produit d’une culture de méfiance mutuelle et qu’elles étaient faites pour alimenter cette culture.
Dans les grandes démocraties, il n’y que deux gardes fous : la cour constitutionnelle et l’opinion publique.
La cour constitutionnelle, plus personne n’en parle étrangement plus depuis quelque temps. Quant à l’opinion publique, on fait tout pour la divertir et la pervertir avec une télé poubelle …et des pages jaunes.
Là aussi, à ce niveau aussi, on était en droit d’espérer mieux depuis le 25 juillet. Demain peut-être sera mieux. Garder toujours espoir.
Jawhar Chatty
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