J’ai trop hésité avant de vous écrire ses quelques lignes. Seraient-elles diffusées, lues et comprises avec le juste message qu’elles portent, avec les réel intentions qui les motivent et les émotions qu’elles stimulent,? J’ai trop hésité, mais j’ai fini par me décider à m’exprimer car je suis aussi tunisien que chacun de mes compatriotes, l’avenir de mon pays me concerne au plus haut degré, je ne suis pas plus bête que ceux qui se proclament le droit d’être intelligents pour décider de l’avenir de nos enfants et de nos petits enfants, des générations présentes et futures. Effectivement, la Tunisie nous appartient à tous, et la Tunisie est à la fois notre histoire, notre présent et notre avenir.
Mon message s’adresse principalement à ceux qui décident de notre destin à tous, nous les tunisiens, à ceux qui perturbent d’une façon ou d’une autre le cours de notre destin et à ceux qui croient être en mesure d’agir pour le bien de notre destin. Des décideurs de tous bords et tous niveaux, des politiciens, des opposants, des professionnels des médias, des spécialistes dans divers domaines, des intellectuels, des hommes de cultures, des activistes de la société civile et des tunisiens ordinaires alertes à la réalité du pays et soucieux pour son avenir. Ils peuvent être idéalistes, opportuniste ou comploteurs, qu’ils agissent par conviction et amour pour la patrie ou par intérêt ou par émotions, qu’ils sont action, en observation ou dans la critique et l’indignation, je leur affirme à tous qu’ils sont encore loin, très loin, des exigences de la politique de ses motivations, de ses objectifs et de ses pratiques.
J’affirme, sans risque de me tromper, que tout ce monde fait partie, dans sa majorité, de la classe aisée du pays, qu’ils sont suffisamment protégés, dans le vrai sens et le sens figuré du terme, que plusieurs d’entre eux, sont gracieusement rémunérés, que d’autres cherchent à se positionner. Il y a même ceux qui servent des agendas d’étrangers, et pour beaucoup, c’est un jeu et ils s’amusent vraiment, et ils n’ont aucune raison de vouloir écourter le plaisir ou de s’inquiéter.
Je me redresse et je m’adresse à tous ces acteurs, de piètres acteurs, de mon point de vue, pour leur dire que pendant qu’ils prennent leurs pieds, pendant qu’ils veulent nous imposer leurs fantasmes, leurs idéaux et leurs idées, pendant qu’ils cherchent à solder leurs comptes en majorant leurs intérêts, pendant qu’ils s’entêtent à chercher à nous leurrer et nous manipuler, la Tunisie agonise, car le peuple, dont ils affirment à chaque occasion parler à son nom, ce peuple là souffre le martyr, et sa douleur s’accroit chaque jours un peu plus.
Il faut réaliser que notre peuple n’a plus ni les moyens, ni la force, ni la lucidité de réclamer ses droits et de discerner même son intérêt. Un peuple marginalisé, enfoncé de plu sen plus dans la pauvreté et dans l’ignorance, qui n’arrive plus à manger à sa faim, à éduquer et garantir l’avenir ses enfants et à se soigner correctement. Un peuple pour qui les mots espoir, espérance et dignité n’ont plus aucun sens. Ce peuple ne mangerait pas mieux grâce à une nouvelle constitution et ne s’abreuverait pas plus grâce à un nouveau système politique. Il ne se soignerait jamais mieux et il ne serait jamais mieux éduqué et plus intelligent quand vous allez lui proclamer la troisième république ou même la quatrième ou la cinquième. Il ne se sentirait jamais plus confiant dans l’avenir et plus respecté parque vous avez mis fin à l’activité d’une telle ou telle association ou vous avez enfermé dans une prison tel voleur ou violeur ou tel malfaisant. Ce peuple, le notre, croyez moi, fera aujourd’hui et tout simplement, confiance et alliance avec Diable, si Satan lui promet monts et merveilles et des jours meilleurs.
Et c’est là la où le bas blesse, car le mot politique devrait avoir un sens et doit être maitrisé dans ses concepts et ses pratiques pour être perçu comme exigences et mérite pour servir le peuple et construire son avenir et non pas pour se servir soi même et détruire nos acquis. En effet, le pays a besoin tout simplement de vrais patriotes, compétents et engagés, de vrais militants, d’un discours de concorde, d’idées, de visions, de programmes et de projets et surtout de vérité et d’honnêteté. Le pays a besoin d’une vraie révolution qui dépasse les personnes pour toucher les esprits, les consciences et les mentalités.
Une révolution qui nous rassemblera pour que tous, nous travaillons et militons ensemble pour promouvoir nos capacités et nos moyens pour mieux vivre, pour que soins éducation, culture, science et bonheur soient accessibles à tous, pour que personne ne se sentirait exclu et pour que tous, les mots de respect et de dignité ne soient plus slogans mais réalités, pour que la justice sociale ait un sens et pour qu’on soit tous fier de notre pays et pour que son drapeau flotte très haut dans le ciel du monde. C’est à ça et uniquement à ça que doit servir la politique.
Et mon appel par le bais de ces quelques lignes s’adresse à toutes les forces conscientes du pays, et surtout à celles qui ont choisi de se taire et de s’astreindre au rôle d’observateur. Je les invite à agir et à réagir, avant qu’un réel cataclysme politique, social et économique s’abatte sur nous, car il est déjà trop tard. Je m’adresse à eux pour leur signifier que nous assumons tous une responsabilité dans ce qui se passe. Albert Einstein disait que “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire”. Abul Kacem Chebbi rimait il ya 90 ans alors qu’il n’avait que 24 ans “Quand le peuple décide de vivre, le destin doit obéir et suivre”, Alors refusons la négation de notre volonté et de notre droit pour la vie et combattons la normalisation avec l’avilissement et la médiocrité.
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Ridha Zahrouni
Officier supérieur de l’armée national en retraite
Président de l’Association Tunisienne des parents et des Elèves.
Le 16 Mai 2022
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