Economie

Un Tweet. 41 mots. Deux photos … et des messages

Un Tweet. 41 mots. Deux photos … et des messages

« Quel plaisir de rencontrer Mme Najla Bouden, la première femme chef de gouvernement de la Tunisie et de la région MENA. Nous avons discuté des efforts de la Tunisie pour se lancer dans un ensemble holistique de réformes visant à stimuler la croissance, créer des emplois et protéger les personnes vulnérables ». Tel est, en substance, le message adressé par Mme Kristalina Georgieva, directrice générale du Fonds monétaire International (FMI) à la suite de sa rencontre avec Mme Najla Bouden.

Décryptage

Le compte Twitter sur lequel a été postée cette déclaration compte 248 000 abonnés. Autant de relais. Autant de partages. Mais surtout autant de destinataires qui auront à analyser ce message et à l’apprécier.

La grille de lecture est simple : la Tunisie est un pays engagé, qui avance doucement mais surement et avec conviction sur le chemin de l’égalité des genres : « (…) Mme Najla Bouden, la première femme chef de gouvernement de la Tunisie et de la région MENA ». N’en déplaise aux intégristes des divers bords, au-delà de son genre, le profil et la compétence de Mme Bouden est un atout majeur pour la promotion du pays sur un sujet aussi délicat mais qui constitue un atout de taille pour le pays; et son image. Rappelons que la Banque centrale tunisienne a été, tout récemment, classée deuxième à l’échelle mondiale, en termes d’égalité de genre dans le secteur financier par l’OMFIF (Official Monetary and Financial Institutions Forum).

Aussi, entamer son tweet par une exclamation « Such a pleasure » (Quel plaisir) renvoi à une rencontre qui s’est très bien passé. Les relations internationales sont aussi une question feeling et de personnalités. L’utilisation de la langue anglaise a certainement facilité les échanges, à briser la glace pour laisser place à un dialogue de franchise et des échanges fructueux. Mme Bouden semble avoir convaincu son vis-à-vis, qui n’est pas connu pour être généreux en compliments ou en vantardise. 

Car, à scruter le tweet dans son sens le plus large, y a du positif qui se dégage. Aussi, la publication illustrée de deux photos exprime une certaine proximité. Le regard bienveillant de la DG du Fmi à la Cheffe du gouvernement tunisien pourrait rassurer.   

En un Tweet et 41 mots et deux photos, Mme Georgieva a résumé la situation. Surtout elle a donné de l’espoir à des autorités dans l’expectative et en mal de perspective.

Continuons sur l’analyse sémantique. Le mot qui attire le plus est « holistique ». Dans Le Robert, l’explication est simple : « Qui relève du holisme, qui s’intéresse à son objet dans sa globalité ».

Le message est pourtant fort. L’approche préconisée par le FMI est détaillée par son premier responsable : stimuler la croissance, création d’emplois et protection des personnes vulnérables. 

Énumérés ainsi, la Tunisie coche toutes les cases. Mais, le diable réside dans les détails qui tardent à être fignolés. Si, du côté tunisien, rien n’a encore filtré de cet échange, il semble que certains points restent en suspens. Mais, à recouper dans les différentes déclarations des responsables du FMI ; notamment Jihad Azour et plus récemment Gerry Rice ; c’est en termes de communication que le dossier tunisien flanche. Rassurer la population, garantir l’adhésion des partenaires nationaux, gagner la confiance des différentes parties prenantes, c’est une question de programmes, d’actes, de paroles. Mme Bouden pourra prendre acte et enjamber le pas à Mme Georgieva.

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