La contribution économique du Nord-Ouest (NO) représente 7.2% du PIB national contre 35.9% du Grand Tunis, 23% pour le Centre-Est (CE) et 13.5% pour le Nord-Est (NE). Une faible contribution qui semble se contredire paradoxalement avec la réputation de richesse en termes de ressources naturelles mais qui colle avec une organisation de l’espace national fortement inégalitaire et littoralisée, selon une étude du Forum Tunisien des Droits Economiques et Sociaux.
Parallèlement à cette marginalisation économique et territoriale criante, on note des indicateurs démographiques et socio-économiques qui révèlent une succession de difficultés et de pressions impactantes. Aunis, le solde migratoire de la région du NO est déficitaire d’une manière chronique et généralisée pour tous les gouvernorats et est estimé à -36710 en 2014.
La croissance démographique est négative avec -0.36% contre 1.03% par an au niveau national alors que le taux de pauvreté régionale est de 25.8% et s’élève jusqu’à 45.4% à Nebbeur et 40.7% à El-Rouhia. Le taux de chômage qui est de 16.7% est parmi les plus élevées en Tunisie.
Il s’avère d’après l’analyse des taux annuels moyens de la région du NO que la croissance démographique négative est attestée dès le recensement de 2004. Ce recul enregistré en 2004 est consolidé et considéré comme tendance lourde qui devient de plus en plus prononcé en 2014 du fait d’une décharge conjoncturelle et une quête d’équilibre avec les ressources et la fragilité du milieu, souligne l’étude de l’INS.
La situation perpétue, ainsi, les inégalités à des seuils inadmissibles et compromet les efforts de développement régional. Le mal développement de la région peut être interprété moins comme un retard rattrapable que le résultat direct d’une réalité structurelle de détérioration des termes d’échanges régionaux et de rapports inégalitaires centre/périphérie générateur de marginalité structurelle.
Pourtant, la région ne manque pas de ressources naturelles et humaines et de potentiel de développement local, d’après l’étude du FTDES. Les solutions proposées en matière d’économie sociale et solidaire et de développement territoriale avec l’attribution des AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) sont contournées par des réseaux marchands exogènes, d’autant plus, très sélectif en matière de sites concernés, conclut-ton.
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