Le commerce mondial devrait atteindre un record à 32 000 milliards de dollars pour 2022 mais un ralentissement amorcé au second semestre devrait s’aggraver en 2023 en raison de la persistance des tensions géopolitiques et du resserrement des conditions financières, selon la dernière mise à jour des données sur le commerce mondial, publiée le 13 décembre courant par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED).
Accroissement du volume global des échanges en 2022
Le rapport de la CNUCED avertit que le ralentissement observé au cours du second semestre de cette année laisse présager des conditions plus difficiles en 2023.
« Les prévisions de croissance économique pour 2023 sont revues à la baisse en raison des prix élevés de l’énergie, de la hausse des taux d’intérêt, de l’inflation soutenue dans de nombreuses économies et de l’impact sur l’économie mondiale de la guerre en Ukraine », indique le rapport.
Toutes les nouvelles ne sont pas sombres puisqu’on note que malgré le ralentissement de la valeur des échanges, leur volume global a continué de croître tout au long de l’année 2022 – un indicateur de résilience de la demande mondiale, selon le rapport.
Toutefois, trimestre après trimestre, le commerce a diminué dans toutes les régions géographiques, à l’exception de l’Asie de l’Est, qui a fait preuve d’une grande résilience.
« Si l’on exclut les économies d’Asie de l’Est, on constate un déclin plus important du commerce dans le monde en développement », souligne le rapport.
Forte contreperformance des exportations de la Tunisie
Le rapport fournit des indicateurs de performance commerciale au niveau des pays, ainsi que des analyses et des données pour les principaux secteurs économiques.
Concernant la Tunisie, le rapport de l’organisation internationale fait état d’un faible indicateur de performance des exportations estimé à 0.37 sachant qu’il s’agit d’un indicateur composite qui comprend les taux de croissance, la performance par rapport aux pairs et la compétitivité sur les principaux marchés dynamiques. Un score plus élevé implique une performance à l’exportation plus soutenue.
Sous ce même angle, l’indicateur de volatilité des exportations de la Tunisie est évalué par le rapport de la CNUCED à 0.11 tout en notant que cet indicateur suit les performances des exportations au cours des 6 derniers mois pour identifier les modèles de volatilité. Les données excluent le commerce intra-UE.
L’indice de performance de la Tunisie, est assez bas par rapport à des pays similaires. Il est très proche de l’indice de Jordanie, du Pérou et de l’Iran, qui est à 0,27, soit 0,1 point de plus. Oman et le Maroc ont un indice de performance plus élevé, avec 0,81 pour Oman et 0,43 pour le Maroc. Le Sénégal atteint 0,86. La Mauritanie n’est pas mentionnée dans le classement. Le Nigeria a un indice de performance de 0,24, soit près de 0,13 point de moins que la Tunisie.
Pour l’indice de volatilité, en revanche, la Tunisie arrive relativement à se défendre. Elle a un indice bas, ce qui montre une faible vulnérabilité des exportations. A savoir que selon un rapport de la Banque mondiale sur les vulnérabilités à l’export publié en 2012, la vulnérabilité des exportations dépend d’abord du niveau global d’exposition aux exportations, mesuré par la part des exportations dans le produit intérieur brut, et ensuite de la sensibilité des exportations aux fluctuations du produit intérieur brut étranger.
En outre, selon les données statistiques de la CNUCED, l’indice de connectivité des transports maritimes réguliers de la Tunisie est en baisse continue durant les dernières années. Il est passé de 10,06 au troisième 2011 à 5,53 au troisième trimestre 2022. La logistique et la faible compétitivité sont les points faibles empêchant, dans une large mesure, le développement de l’activité de l’exportation en Tunisie.
Globalement, les exportations tunisiennes par marché et, à moindre degré, par produit demeurent peu diversifiées. Elles sont concentrées sur les produits des Industries Mécaniques et Electriques (IME) et du Textile Habillement et Cuir (THC) qui accaparent, à eux seuls, plus de 75% des exportations de biens et destinées principalement vers trois marchés de l’Union Européenne (France, Italie et Allemagne).
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