La transition énergétique, tant vantée par les grandes compagnies pétrolières, semble s’éloigner alors que ces géants reviennent à leurs racines : l’extraction des hydrocarbures.
Dans un contexte de demande croissante en énergie, les supermajors comme BP, ExxonMobil et TotalEnergies révisent leurs stratégies, souvent au détriment de leurs engagements environnementaux. Ce retournement soulève des questions sur la sincérité de leurs promesses de durabilité.
Une stratégie en mutation
Depuis plusieurs années, les majors pétrolières ont affiché des ambitions de transition vers des énergies plus propres. Cependant, un rapport récent souligne que moins de 5% de leurs investissements sont consacrés aux énergies renouvelables.
En effet, malgré des annonces d’objectifs de réduction des émissions, la réalité est que les dépenses pour l’exploration et l’extraction de nouveaux champs pétroliers continuent d’augmenter. Par exemple, BP a récemment annoncé une augmentation de ses investissements dans les énergies bas-carbone tout en maintenant un niveau similaire pour le pétrole et le gaz. Cette dualité dans leur approche soulève des doutes sur leur volonté réelle de réduire leur empreinte carbone.
Des engagements en question
Les entreprises pétrolières sont sous pression pour respecter les objectifs fixés par l’accord de Paris. Pourtant, elles continuent à investir massivement dans des projets qui semblent contredire ces engagements. Un rapport de Carbon Tracker révèle que ces entreprises n’ont pas modifié significativement leurs pratiques depuis la COP21 en 2015.
Les émissions indirectes, qui représentent la majorité de leur impact environnemental, restent largement ignorées dans leurs stratégies. Paradoxalement, alors que certaines compagnies annoncent des réductions d’émissions directes, elles ne prennent pas en compte la combustion de leurs produits par les consommateurs.
Une dépendance persistante aux hydrocarbures
Malgré les discours sur la transition énergétique, la réalité économique pousse ces entreprises à privilégier les hydrocarbures. La demande mondiale en énergie continue d’augmenter, et les majors semblent incapables ou peu disposées à renoncer à cette source de revenus lucrative. Les analystes notent qu’une partie significative des investissements reste orientée vers l’expansion des capacités d’extraction et de production d’hydrocarbures. Ce choix stratégique met en lumière une contradiction fondamentale : comment concilier croissance économique et respect des engagements climatiques ?
Les supermajors font face à une période charnière où leurs décisions auront un impact déterminant sur l’avenir énergétique mondial. Alors que la pression pour une transition vers des pratiques plus durables s’intensifie, leur retour vers les hydrocarbures pose un sérieux problème éthique et environnemental. Les investisseurs et le grand public scrutent désormais ces entreprises avec un regard critique, attendant des actions concrètes plutôt que des promesses creuses.
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