En 2024, le Canada fait face à une hausse exceptionnelle des demandes d’asile, atteignant près de 133 000 requêtes au cours des neuf premiers mois, soit une augmentation de 39 % par rapport à l’année précédente.
Cette tendance soulève des questions sur l’attractivité du pays et la gestion des flux migratoires, des thématiques qui intéressent aussi de nombreux Tunisiens ayant des aspirations à l’émigration.
Des demandes principalement faites sur place
Une particularité marquante : 63 % des demandes ont été déposées directement sur le territoire canadien, contre seulement 50 % en 2023. Beaucoup de demandeurs arrivent au Canada avec un visa de visiteur avant de déposer leur demande d’asile. Ce phénomène est particulièrement visible chez des ressortissants de l’Inde et du Bangladesh.
- Bangladesh : Sur 14 430 demandes, les trois quarts ont été déposées une fois sur place.
- Inde : Sur 24 380 demandes, près de 11 550 ont suivi le même processus.
Cette stratégie n’est pas isolée : au Québec, 3 000 étudiants étrangers ont demandé l’asile au cours des premiers mois de l’année.
Une filière lucrative et controversée
Selon des experts, l’augmentation des demandes d’asile s’appuie sur des réseaux bien établis et une forte activité en ligne. Sur des plateformes comme TikTok, des vidéos expliquent comment utiliser un visa de visiteur pour rester au Canada. Cela a conduit à la fermeture de 3 000 sites web frauduleux par le Collège des consultants en immigration et citoyenneté.
Pour certains migrants, le coût du voyage est exorbitant. Des témoignages indiquent que des visas de visiteur, officiellement délivrés pour 100 $, peuvent être obtenus contre des sommes allant jusqu’à 30 000 $. Ce phénomène est devenu si répandu que François Audet, expert en crises humanitaires, le qualifie de « plus rentable que le trafic de drogue » pour certains réseaux criminels.
Les motivations des demandeurs d’asile
Selon les experts, beaucoup de ces migrants proviennent de régions économiquement défavorisées. Par exemple, des habitants du Pendjab en Inde, souvent propriétaires de terres, vendent leurs biens pour financer leur départ. Ils perçoivent le Canada comme un pays offrant des opportunités économiques et des politiques migratoires relativement accessibles.
Quel impact pour les Tunisiens qui veulent immigrer au Canada?
Pour les Tunisiens intéressés par l’émigration, ces chiffres montrent l’attractivité continue du Canada, mais ils révèlent aussi les défis d’un système qui resserre ses règles face à l’abus.
La leçon à tirer est claire : bien s’informer sur les démarches légales pour éviter de tomber dans les pièges de réseaux frauduleux ou de consultants non autorisés.
Le gouvernement canadien, tout en maintenant son engagement en faveur des droits humains, intensifie ses efforts pour contrôler ces flux migratoires. Cependant, pour les immigrants, la réalité reste complexe, entre espoir d’une vie meilleure et les obstacles d’un système de plus en plus strict.
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