Psychologie : L’effet Ringelmann : Pourquoi travailler en équipe nous pousse à faire moins d’efforts

Qu’est-ce que l’effet Ringelmann ?

L’effet Ringelmann désigne la tendance des individus à fournir moins d’efforts lorsqu’ils travaillent en groupe que lorsqu’ils agissent seuls. Plus la taille du groupe augmente, plus l’investissement personnel de chaque membre diminue.

Ce phénomène a été découvert par le professeur et ingénieur agronome français Maximilien Ringelmann à la fin du XIXe siècle. Dans son expérience, il a demandé à des étudiants de tirer une corde d’abord seuls, puis en équipe de 7 et de 14 personnes. Résultat : l’effort fourni par chaque participant diminuait au fur et à mesure que le groupe s’agrandissait.

À l’origine, Ringelmann pensait que cette baisse de performance était due à un manque de coordination entre les membres du groupe. Toutefois, des études ultérieures ont montré que d’autres facteurs entraient en jeu.

Pourquoi travailler en groupe réduit l’effort individuel ?

L’effet Ringelmann ne se limite pas aux tâches nécessitant une coordination physique. Il apparaît également dans des activités intellectuelles ou créatives, et ce, même si l’individu pense être en groupe sans l’être réellement.

Par exemple, une étude a demandé à des participants de crier et d’applaudir aussi fort que possible, seuls puis en groupe. Plus le nombre de personnes augmentait, moins chacun s’investissait. Même lorsque les participants pensaient être en groupe (alors qu’ils étaient seuls et portaient un casque antibruit), ils réduisaient leurs efforts.

Voici quelques explications possibles à cet effet :

1. Dilution de la responsabilité – Quand un manager confie une tâche à un employé, ce dernier sait qu’il sera personnellement jugé sur son travail. En revanche, dans un groupe, la responsabilité est partagée, ce qui réduit la pression individuelle à bien faire.

2. Difficulté d’évaluer sa contribution – Dans une équipe, il est souvent difficile de mesurer précisément l’impact de son propre travail. Si les efforts individuels ne sont pas visibles, pourquoi se donner à fond ?

3. Manque de motivation personnelle – Lorsqu’une personne ne se sent pas indispensable à la réussite du groupe, elle peut être tentée de faire moins d’efforts, en pensant que son absence d’engagement ne changera pas grand-chose.

Comment lutter contre l’effet Ringelmann en équipe ?

Bien que cet effet soit courant dans le travail collaboratif, il est possible de le contrer en appliquant certaines stratégies :

1. Évaluer la contribution individuelle – Mettre en place un suivi des performances permet à chaque membre de l’équipe de voir l’impact de son travail et de se sentir reconnu.

2. Valoriser l’importance de chacun – Un collaborateur qui comprend pourquoi son rôle est crucial aura davantage tendance à s’impliquer. Il faut donc rappeler régulièrement à chaque membre qu’il est indispensable au succès collectif.

3. Renforcer la cohésion de groupe – Une équipe soudée, où chacun respecte et apprécie les autres, est plus motivée. Un sentiment d’appartenance fort encourage les individus à se donner à fond pour ne pas laisser tomber leurs collègues.

4. Associer les efforts à des récompenses justes – Lorsque le travail d’équipe est récompensé, il est essentiel que les contributions soient reconnues de manière équitable. Un système de primes basé sur la performance individuelle et collective peut être une solution.

Conclusion : L’effet Ringelmann est-il une fatalité ?

Travailler en groupe ne signifie pas forcément être moins productif. En comprenant les mécanismes psychologiques derrière l’effet Ringelmann, il est possible de mettre en place des solutions efficaces pour motiver chaque membre d’une équipe. La clé réside dans la reconnaissance du travail individuel, la communication et la valorisation du rôle de chacun au sein du groupe. Ainsi, collaboration et performance peuvent aller de pair, sans tomber dans la paresse collective.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!