Economie

USA – Trump veut taxer à 100 % les films étrangers : une nouvelle offensive commerciale en marche

USA – Trump veut taxer à 100 % les films étrangers : une nouvelle offensive commerciale en marche

Le président américain Donald Trump a annoncé, ce dimanche 4 mai 2025, le lancement d’un processus visant à imposer des droits de douane de 100 % sur les films produits à l’étranger mais diffusés aux États-Unis.

Une décision inédite qui s’inscrit dans une série de mesures protectionnistes élargies à de nouveaux secteurs stratégiques.

Dans un message publié sur son réseau social Truth Social, Trump a justifié cette nouvelle offensive en affirmant que « l’industrie cinématographique américaine est en train de mourir très rapidement », ajoutant que « Hollywood et de nombreuses autres régions des États-Unis sont dévastées ». Pour lui, les productions étrangères bénéficient de subventions et d’incitations fiscales leur permettant d’attirer réalisateurs, acteurs et studios américains, au détriment de l’économie nationale.

Une mesure qui vise à relocaliser la production cinématographique

Le président républicain, de retour à la Maison Blanche depuis janvier, dénonce un effort coordonné de la part de pays étrangers, qu’il présente comme « une menace pour la sécurité nationale ». Cette déclaration marque une extension du champ d’application des enquêtes économiques et sécuritaires, déjà engagées depuis plusieurs mois sur les importations de semi-conducteurs et de minerais stratégiques.

Le processus annoncé ce dimanche constitue la première étape réglementaire avant l’émission d’un décret présidentiel, qui pourrait formellement instaurer une taxe douanière de 100 % sur les films importés, à condition que l’enquête prouve leur impact négatif sur la sécurité nationale américaine. Aucune précision n’a pour l’heure été donnée quant aux modalités d’application, ni sur la définition des productions concernées.

Des répercussions sur le marché mondial du cinéma

Cette annonce a déjà provoqué des réactions sur la scène internationale, notamment en Chine, où les autorités avaient prévenu début avril qu’elles réduiraient modérément le nombre de films américains diffusés dans leurs salles. Ce marché, deuxième au monde après les États-Unis, est encadré par un système de quotas stricts, permettant à Pékin de restreindre l’accès aux œuvres étrangères.

Une mesure de rétorsion chinoise pourrait affaiblir davantage les recettes des studios hollywoodiens, qui dépendent largement du box-office international pour rentabiliser leurs superproductions. En 2024, près de 30 % des revenus des blockbusters américains provenaient de l’étranger, selon les chiffres de la Motion Picture Association.

Protectionnisme culturel ou calcul politique ?

En ciblant le cinéma, Trump introduit un précédent : faire du secteur culturel un enjeu de souveraineté nationale, au même titre que l’énergie ou la défense. Ce geste fort, qui s’adresse autant à son électorat industriel qu’aux milieux artistiques, pourrait aussi servir d’arme de négociation commerciale dans les mois à venir, notamment avec les pays européens ou asiatiques fortement impliqués dans les coproductions internationales.

Il reste à voir si cette mesure aboutira à un décret effectif ou s’il s’agit d’un coup de pression destiné à inciter certains pays à réviser leurs pratiques. Hollywood, pour sa part, reste silencieux, dans l’attente de précisions sur les contours de cette politique douanière inédite.

Ainsi, avec cette annonce, Donald Trump ouvre un nouveau front dans sa stratégie de relocalisation et de revalorisation économique nationale, cette fois dans un domaine jusqu’ici épargné : la culture.

Une posture offensive qui pourrait redéfinir les règles du jeu du cinéma mondial, au risque d’attiser davantage les tensions commerciales internationales.

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