Economie

À la veille de la Ticad 8, le centreville de Tunis livré au chaos des étalages anarchiques

À la veille de la Ticad 8, le centreville de Tunis livré au chaos des étalages anarchiques

La Tunisie accueille, le 27 et 28 aout courant, la huitième édition de la conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8) et sera ainsi le deuxième pays africain après le Kenya à accueillir cet évènement. Cet évènement d’envergure devrait être l’occasion pour la Tunisie de valoriser sa géographie, son histoire, son capital humain et son potentiel scientifique et technologique pour contribuer à réaliser un vrai partenariat économique, technologique et scientifique entre Japon et l’Afrique.

Toutefois, et malgré l’importance de cet évènement, et en dépit de quelques tentatives pour maquiller les principales artères qui seront empruntés par les participants étrangers au Ticad 8, le centre-ville de la capitale sombre dans l’anarchie créée par les gangs des étalages anarchiques qui se sont emparés des trottoirs et bloqué ou presque les rues commerçantes.

Echappant à tout contrôle, le phénomène est devenu préoccupant et semble être bénéficier de l’inertie des autorités, notamment le gouverneur et la cheihka de Tunis. Les gangs des étalages anarchiques vendent sur les trottoirs et débordent avec leurs baraques rues et routes, toutes sortes de produits contrefaits ou issus de la contrebande depuis des années au centre-ville de Tunis devenu un Eldorado pour ces gangs organisés qui entravent la circulation des piétons, des automobilistes et bloquent les rues commerçantes et pénalisant les commerçants légaux. Entre temps, le gouverneur de Kamel Fkih et Souad Abderrahim, cheikha de Tunis ferment les yeux.

Un réseau organisé

Bab el Jazira, la rue Charles de Gaulle, la rue d’Espagne, place Barcelone, et la place de la République de Tunis, sont sous le contrôle des mêmes gangs et hors la loi qui veillent à écouler, à tout prix, les « marchandises » de contrebande, pourtant aucune mesure n’a été prise contre ce phénomène.

Ces gangs qui squattent le centre-ville de Tunis, agissent en toute illégalité, s’affichent publiquement comme si c’était un droit acquis de d’occuper la voie publique, créant de véritables bouchons de circulation de piétons et d’automobilistes et laissant derrière eux des tonnes de cartons et de saleté que les services municipaux sont devenus incapables de lever.

Dans ce qui désormais leur fief incontesté, on ne pourra entendre que les cris bruyants de ces hors la loi, leurs bagarres incessantes tout en harcelant les passants.

Le calvaire des commerçants

Ces points noirs d’étalages anarchiques révèlent, malheureusement, une réalité désolante rendant le quotidien des habitants et des commerçants à Tunis un véritable cauchemar.

Le président de la Chambre nationale syndicale du commerce du textile et du prêt-à-porter, Mohsen Ben Sassi, a réitéré, dans une déclaration aux médias le problème des étalages anarchiques dans le centre-ville de Tunis. Il a affirmé qu’en dépit des nombreuses réclamations de la chambre syndicale, rien n’a été fait pour remédier à ce phénomène qui non seulement amoche la ville mais impacte également le commerce des boutiques situées dans la zone. 

Le président de la Chambre syndicale du commerce du textile et du prêt-à-porter a taclé les autorités locales expliquant que les adhérents de la chambre sont pris en otage entre la mairie, le gouvernorat et le ministère de l’Intérieur ; l’un renvoyant la balle aux autres. 

Mohsen Ben Sassi a laissé entendre qu’il suffit de volonté politique pour que cette problématique soit facilement résolue rappelant la campagne anti-étalage anarchique lancée en 2017 par l’ancien gouverneur de Tunis Omar Mansour libérant ainsi les trottoirs de la ville. 

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