Alors que la situation humanitaire à Gaza atteint des niveaux catastrophiques, les Émirats arabes unis ont annoncé un accord avec Israël pour permettre la livraison d’une aide humanitaire d’urgence à destination de la population civile palestinienne. L’annonce a été faite à l’issue d’un entretien téléphonique entre le ministre émirati des Affaires étrangères, Cheikh Abdullah ben Zayed Al Nahyan, et son homologue israélien Gideon Saar, selon l’agence de presse émiratie WAM.
Ce premier convoi humanitaire devrait couvrir les besoins alimentaires de près de 15 000 personnes, en plus de fournir des denrées essentielles aux boulangeries locales et des produits pour nourrissons, selon la même source. Le ministre émirati a insisté sur la nécessité de garantir un accès sûr, rapide et sans entrave aux aides humanitaires, notamment médicales, pour les civils de la bande de Gaza.
Pressions diplomatiques pour un cessez-le-feu
Lors de leur échange, les deux responsables ont également discuté des efforts régionaux et internationaux pour relancer les négociations en vue d’un cessez-le-feu, ainsi que la libération des otages encore détenus. Cette initiative intervient alors que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé un nouvel assaut militaire sur Gaza, intensifiant le blocus imposé depuis début mars.
En réaction, la communauté internationale accentue ses pressions sur Tel-Aviv, notamment l’Union européenne, dont la cheffe de la diplomatie, Kaja Kallas, a déclaré que l’accord commercial entre l’UE et Israël serait réévalué, au vu de la gravité de la situation dans le territoire palestinien.
Entre chiffres officiels et réalité sur le terrain
Malgré les annonces israéliennes concernant l’entrée d’environ 100 camions d’aide à Gaza, le bureau gouvernemental de presse du territoire a publié un communiqué réfutant ces chiffres, affirmant qu’aucune aide n’avait été autorisée à entrer depuis le 2 mars 2025. Selon ses estimations, au moins 44 000 camions humanitaires auraient été nécessaires depuis cette date pour répondre aux besoins essentiels de la population.
Le gouvernement local estime qu’il faut au minimum 500 camions de denrées et 50 camions de carburant par jour, notamment pour alimenter les infrastructures médicales et les installations vitales. Il exhorte la communauté internationale et les Nations unies à agir de toute urgence pour rouvrir les points de passage et éviter une famine imminente.
Gaza au bord de l’effondrement humanitaire
Depuis le 7 octobre 2023, date du déclenchement de l’offensive israélienne sur Gaza, plus de 175 000 Palestiniens ont été tués ou blessés, selon les chiffres relayés par les autorités locales, dont une majorité d’enfants et de femmes. Plus de 11 000 personnes sont toujours portées disparues sous les décombres, tandis que la population survivante est exposée au manque de nourriture, d’eau potable, de soins et de carburant.
Les Émirats arabes unis espèrent, par cet accord, ouvrir la voie à un élargissement de l’aide et à un éventuel déblocage diplomatique, dans un contexte où le soutien militaire et politique des États-Unis à Israël continue d’alimenter les critiques sur la scène internationale.
Face à l’aggravation de la crise humanitaire, les ONG, les agences onusiennes et de nombreux pays appellent à un cessez-le-feu immédiat, à l’ouverture inconditionnelle des passages frontaliers et à la fin des attaques contre les infrastructures civiles dans la bande de Gaza.
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