Les pays africains se doivent de réfléchir de manière innovante au financement de la biodiversité, au-delà du financement traditionnel des budgets nationaux, pour réaliser le potentiel économique de l’Afrique.
C’est l’appel lancé mardi dernier en Afrique du Sud par les participants à une conférence internationale sur la révision des stratégies et plans d’action nationaux et régionaux pour la biodiversité.
Constat
« Chaque hectare de forêt défriché, chaque cours d’eau pollué et chaque espèce perdue diminue non seulement notre richesse écologique, mais aussi notre potentiel économique ». C’est le triste constat dressé mardi dans la ville du Cap par les participants au dialogue régional des États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CEA) et d’autres pays anglophones.
La rencontre portait sur la mise à jour ou la révision des stratégies pour la biodiversité. D’après les délégués présents, plus de 7.000 espèces à travers l’Afrique sont menacées d’extinction, ce qui pourrait nuire au potentiel économique de l’Afrique.
Innover dans le financement des stratégies
Les participants ont souligné que le déficit de financement pour enrayer et inverser la perte de biodiversité d’ici 2030, toutes sources confondues, est estimé à 200 milliards de dollars par an.
« La biodiversité n’est pas un luxe, elle est le fondement de nos économies, de notre santé et de notre survie », ont soutenu des intervenants, arguant que des stratégies solides pour la biodiversité sont plus que de simples politiques, des outils stratégiques pour débloquer des financements internationaux, attirer des investissements privés et orienter les dépenses publiques là où elles sont les plus importantes.
Les conférenciers ont donné, à cette occasion, un aperçu des solutions de financement innovantes qui ont été développées dans certains pays africains dans le cadre du programme Initiative pour le financement de la biodiversité (BIOFIN). Ce programme aide les pays à améliorer leur gestion financière de la biodiversité et des écosystèmes.
« Grâce au programme BIOFIN, un cadre a été élaboré pour guider un processus de fixation des frais pour les permis de biodiversité, qui permet le recouvrement des coûts et l’attribution de valeur aux ressources naturelles », relèvent-ils.
Et d’expliquer que la base de ce travail est que les revenus provenant de sources telles que les droits d’entrée dans les zones protégées, les concessions touristiques, les installations de conférence, les frais et les permis liés à la biodiversité peuvent jouer un rôle important dans le soutien de la durabilité financière du domaine de conservation.
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