Monde

Algérie-Espagne : l’UE est allée trop loin, la réplique d’Alger est magistrale

Algérie-Espagne : l’UE est allée trop loin, la réplique d’Alger est magistrale

Solidarité européenne oblige (enfin ça dépend des sujets, pour l’Ukraine par exemple chaque Etat-membre de l’Union européenne s’exprime à sa guise), l’Union européenne (UE) est montée au front suite à l’annonce par Alger du gel du traité d’amitié avec l’Espagne. Cette irruption dans les affaires bilatérales n’a pas plu aux autorités algériennes. Mais ce que Alger ne digère pas surtout ce sont les conclusions hâtives et erronées des Européens, au motif qu’ils défendent l’un des leurs. Le ministère algérien des Affaires étrangères l’a exprimé sans détours dans un communiqué de haute facture émis vendredi dernier…

«La précipitation et le parti-pris de ces déclarations mettent en évidence le caractère inapproprié de leur contenu, s’agissant d’un désaccord politique avec un pays européen de nature bilatérale n’ayant aucune incidence sur les engagements de l’Algérie à l’égard de l’Union européenne et ne nécessitant par voie de conséquence nullement le déclenchement d’une quelconque consultation européenne aux fins de réaction collective», indique le communiqué rapporté par Algérie 360°.

« (…) Cette intrusion est d’autant plus douteuse et paradoxale qu’elle prend la consistance d’une vaine tentative de pression sur un pays de sud jaloux de son indépendance nationale lorsqu’on le compare avec la posture circonspecte de laCommission européenne dans le cas récent d’un contentieux commercial majeur concernant un Etat-clé de l’union qui a été amené à rappeler ses ambassadeurs auprès de deux Etats développés non-européens avec lesquels il était en conflit d’intérêts», a ajouté la même source.

Alger juge «fantaisistes et malveillantesles insinuations et interrogations relatives à la question de l’approvisionnement de l’Espagne en gaz», alors que le «président de la République [Abdelmadjid Tebboune, ndlr] lui-même a eu à affirmer solennellement la détermination de le partie algérienne à s’acquitter de ses obligations contractuelles y afférentes. Au demeurant, cette question qui concerne les entreprises des deux pays sur les bases strictement commerciales ne se pose nullement dans le contexte des relations énergétiques avec les autres acquéreurs de gaz algérien dans l’espace euro-méditerranéen qui s’acquittent de leurs obligations contractuelles avec la même bonne foi que l’Algérie », conclut le communiqué.

La réplique est sèche et les arguments font mouche. Les Européens, rompus aux arcanes de la diplomatique, sauront bien décrypter ce message et en tirer tous les enseignements pour éviter des développements fâcheux pour toutes les parties.

 

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut