Economie

Algérie : Le patronat a bien secoué le cocotier, le “Comité du racket” est tombé et Tebboune chouchoute les entrepreneurs

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Quand Saïda Neghza, la présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), a fait son sévère réquisitoire contre les lourdeurs administratives, les freins à l’investissement et surtout contre l’étrange Comité ministériel qui rackettait littéralement les hommes d’affaires elle ne s’imaginait pas les développements spectaculaires qui allaient suivre. Certes Mme Neghza a été sévèrement taclée par l’agence de presse officielle suite à cette lettre ouverte adressée au président Abdelmadjid Tebboune mais depuis les choses vont dans le sens que veulent les chefs d’entreprise. Il y a eu un changement notable au sommet de l’Etat, avec le limogeage du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane et l’étrange comité a disparu. D’autres gages très solides viennent d’être donnés aux entrepreneurs…

Lors d’une rencontre à Alger sur le thème «L’entrepreneuriat au cœur du renouveau économique algérien», hier jeudi 16 novembre, le chef de l’Etat s’est arrêté sur la situation économique du pays et a exposé devant les chefs d’entreprises les agissements du «comité des cinq» ministres qui ventilait des amendes salées aux hommes d’affaires. «Je suis devant des gens intègres», a dit Tebboune. Il a ensuite évoqué la «tragédie» et les pratiques d’un «passé douloureux».

Il est revenu sur les dérives du passé qui ont plombé l’économie nationale et l’ont privée du niveau croissance qu’il faut pour faire le bonheur des populations, alors que le gros potentiel du pays et sa situation géostratégique le permettent aisément. Il a rappelé qu’il a tout essayé quand il fut brièvement Premier ministre, en 2017, pour sortir l’argent sale de la politique, pour moraliser la vie publique et l’économie du pays.

Le chef de l’Etat s’est engagé à rompre définitivement avec ces pratiques qui ont pulvérisé «les capacités du pays» pour servir des «intérêts étroits (…). Nos richesses servaient à renforcer d’autres pays», a-t-il asséné, se réjouissant du fait que le Hirak a évité à l’Algérie un «effondrement total».

Il a admis que le changement a été opéré contre la volonté de ceux qui ont «la nostalgie du passé», il a averti ceux qui s’activent dans les officines secrètes pour «faire pression sur l’Etat, en cherchant à créer des chaînes de télévision à partir de l’étranger». «Aucune puissance ne peut faire pression sur l’Algérie, nous avons atteint le point de non-retour dans la défense de notre souveraineté», a-t-il clamé…

Le président de la République a invité les Algériens à faire route avec lui pour «clore définitivement» le chapitre des horreurs du passé.

Il a lancé en direction des opérateurs économiques que «personne ne leur imposera» plus que ce qu’ils peuvent payer. Il a reconnu que le «comité des 5 ministres» qui infligeait de lourdes sanctions financières aux hommes d’affaires accusés de surfacturation «a dépassé ses prérogatives (…). S’il y a lieu de récupérer l’argent de l’Etat, cela se fera désormais par d’autres voies», a promis Tebboune.

Rappelons que la présidente de la CGEA s’en était prise à ce comité le 7 septembre dernier et à peine quelques jours après le patron du CREA (Conseil du renouveau économique algérien), Kamel Moula, a officialisé la suspension de cette structure, au terme d’un entretien avec le chef de l’Etat. Donc ce dernier est allé très vite et vu les engagements pris hier le secteur économique peut s’attendre à d’autres bonnes nouvelles très prochainement.

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