Depuis plusieurs mois, les pénuries des produits alimentaires de base se succèdent, récemment le sucre un produit de grande consommation manque cruellement dans les commerces.
Le ministère du commerce nie constamment l’existence de ces pénuries et les considère comme de simples perturbations d’approvisionnement causées par la spéculation et la contrebande bien que la commercialisation et la distribution de la plupart des produits de base sont un monopole de l’Etat.
Au sujet de la pénurie du sucre, le ministère du commerce a publié le 16 courant sur sa page sur les réseaux sociaux un communiqué indiquant que le sucre est disponible en quantité suffisante pour répondre à tous les besoins dans diverses régions, et que des actions sont en cours pour assurer sa distribution et l’approvisionnement régulier de cette substance sur le marché, malgré les pressions enregistrées pour l’approvisionnement de certaines régions en sucre subventionné pour la consommation familiale.
Le ministère a rappelé à tous les acteurs de la distribution des matières premières subventionnées la nécessité de respecter les règles de transparence et d’intégrité des transactions commerciales, et d’éviter toute infraction aux lois et règlements en vigueur, notamment en ce qui concerne le monopole, la spéculation illégale et les abus de prix qui les exposent à des sanctions judiciaires et administratives des plus sévères. Cependant, le sucre destiné à la consommation des ménages est toujours introuvable que ce soit aux grandes surfaces ou chez les épiciers des quartiers.
Toutefois, selon le dernier bulletin de l’Observatoire National de l’Agriculture (ONAGRI), les importations du sucre ont explosé au premier semestre écoulé en quantités et en valeur. Et pour cause, les quantités importés ont augmenté de 89,2 mille tonnes à fin juin 2021 à 145,9 mille tonnes à fin juin 2022 soit une hausse de 63,6%. Annuellement, le pays importe, d’après un document récent de l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES) sur la sécurité alimentaire en Tunisie, 200 mille tonnes de sucre.
En valeur, les importations de sucre ont connu un accroissement vertigineux sur la période juin 2021-juin 2022 de 89,6 à 215,9 millions de dinars soit une progression de 141,0% alors que les prix (DT/Kg) à l’importation ont grimpé de 1,00 à 1,48 DT/Kg ce qui équivalent à une augmentation de 47,3%.
Ces données posent des points d’interrogation quant à la disparition de ce produit en dépit de l’importation des quantités record en un laps de temps relativement court d’autant plus que les quantités importées par les autorités suffisent, d’après les données de la consommation de cette substance à l’international, plusieurs pays à la fois et peut même provoquer le diabète à grande échelle dans une grande région du monde.
Les Tunisiens sont considérés parmi les plus grands consommateurs du sucre dans le monde et le pays importe pratiquement tous ses besoins de ce produit aussi bien pour la consommation des ménages que pour les utilisations industrielles. Ceci cause un grand déficit pour le budget de l’Etat et la balance commerciale extérieure d’autant plus que le sucre est vendu à des prix subventionnés.
L’Office du Commerce de Tunisie (OCT) est chargé de la gestion de la commercialisation du sucre. Il importe et approvisionne les raffineries en sucre brun de canne, importé principalement du Brésil.
Le besoin en sucre est estimé à 1 000 tonnes/jour, soit 360 000 tonnes/an. La moitié est destinée à la consommation familiale, l’autre moitié aux industriels.
La consommation de sucre est d’environ 33 kg/habitant/an dont la moitié est consommée directement et la moitié dans les produits industriels. Cette consommation est considérée comme élevée comparée à la moyenne mondiale qui n’est que de 23kg/habitant/an. L’OMS recommande un apport n’excédant pas 25 g de sucre par jour soit 9 kg/personne/an. Le Tunisien en consomme plus que le triple.
La consommation excessive de sucre libre est très nocive pour la santé du fait qu’elle cause plusieurs maladies dont principalement le diabète, les caries dentaires, les troubles cardio-vasculaires, l’ostéoporose, les inflammations intestinales, le baisse de l’immunité et même certains cancers.
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