Economie

Appel aux dons du gouvernement : le fonds de trop…

Appel aux dons du gouvernement : le fonds de trop…

Lors de la réunion qui a eu lieu samedi 10 avril 2021 à la caserne de la garde nationale de l’Aouina, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi a lancé un appel à « ceux ayant des revenus stables, les invitants à aider les personnes qui n’ont pas cette chance », notamment ceux ayant subi des préjudices économiques à cause de la propagation du coronavirus.

Il a déclaré que tout le monde devrait soutenir les efforts gouvernementaux pour réussir à limiter les dégâts causés par le virus.

En se basant sur cette approche, le chef du gouvernement, a annoncé la création d’un fonds destiné à la collecte de dons pour soutenir les catégories les plus vulnérables qui ont subi de plein fouet la pandémie de la Covid-19, tout en soulignant l’impératif de mettre en place les mécanismes nécessaires afin de garantir la transparence de la collecte des dons et leur répartition.

Contrairement aux attentes du gouvernement, l’annonce d’un nouveau fonds de collecte de dons n’a pas été reçue favorablement. Elle a eu très peu d’impact sur la population, visiblement très peu sensible à prendre part à de telles initiatives, notamment après le flou qui a entouré la gestion du fonds 1818 et la déception qui en a découlé.

Le refus de ce fonds a été d’ailleurs exprimé par plusieurs parties dont l’UGTT. Au fait, Hfaiedh Hfaiedh, Secrétaire général adjoint, a ouvertement rejeté l’appel de Mechichi.

Badreddine Gammoudi, député et président de la commission de la réforme administrative et de lutte contre la corruption au Parlement a réagi, à son tour, en demandant à Mechichi de commencer par livrer un état du Fonds 18-18 de lutte contre la Covid-19.

Il a souligné que la Tunisie a reçu des sommes importantes en dons et aides internationaux, pourtant, personne ne sait où tout cet argent a été dépensé…

Certains observateurs pensent que le fait de recourir à la création de ce genre de fonds pour renflouer les caisses de l’Etat tend à cacher la mauvaise gouvernance ainsi qu’une gestion chaotique de la crise du Covid-19. C’est aussi une solution facile est minimaliste qui nuit gravement à l’image de l’Etat et consacre une certaine approche de gestion opaque de ces fonds et consacre l’image d’un gouvernement dans le besoin qui recourt périodiquement à des pratiques assimilables à la mendicité.

Pour mémoire, l’ouverture des comptes spéciaux tels que celui annoncé par le Chef du gouvernement renvoie à une problématique budgétaire importante, celle de la gestion des fonds spéciaux du Trésor (FST), notamment ceux qui pourraient être alimentés par des dons.

Les mécanismes des FST sont perçus, généralement, par les économistes et les spécialistes en droit budgétaire comme des failles opaques qui peuvent générer la création de caisses noires.

Les exemples ne manquent pas, à cet égard. Leur création est un indice de non-transparence des finances publiques. C’est ce que confirme la lecture du rapport du FMI n°16/339 de novembre 2016, ayant pour objet l’évaluation de la transparence des finances publiques de la Tunisie.

Ce rapport soulève l’existence de ces fonds qualifiés d’entité extrabudgétaire floues. On compte 36 comptes spéciaux du Trésor et 22 fonds spéciaux.

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