La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures (AIIB), institution financière multilatérale fondée par la Chine en 2015, a annoncé son intention d’investir un milliard de dollars en Afrique.
Cette nouvelle, rapportée par Bloomberg le mercredi 29 mai 2024, marque une étape importante dans les efforts de la banque pour stimuler la connectivité et la croissance économique sur le continent.
Engagement renforcé en Afrique
Depuis sa création, l’AIIB a débloqué 52 milliards de dollars de financements, dont seulement 4 % ont été alloués à l’Afrique. Ce chiffre est modeste comparé au déficit de financement des infrastructures sur le continent, estimé à environ 700 milliards de dollars. Le président de l’AIIB, Jin Liqun, a souligné cette disparité en déclarant que l’Afrique nécessitait une attention accrue de la part de l’institution.
« Nous avons actuellement une réserve de sept projets en Afrique, principalement axés sur l’énergie verte en Égypte et à Madagascar, ainsi que sur l’approvisionnement en eau au Maroc », a précisé Jin Liqun. Ces initiatives reflètent l’engagement de l’AIIB à soutenir des projets durables et essentiels pour le développement des infrastructures sur le continent.
L’AIIB travaille également en étroite collaboration avec la Côte d’Ivoire pour développer un programme de prêt pluriannuel destiné à financer des projets d’infrastructures. Cette coopération vise à établir une base solide pour des investissements futurs et à assurer une croissance économique durable.
Le président Jin Liqun a mis en exergue le rôle clé que joueront le Kenya, la Côte d’Ivoire et le Nigeria dans le développement du portefeuille de l’AIIB en Afrique. Il a également mentionné que le Sénégal, la Tanzanie et la Mauritanie sont en train de finaliser les procédures pour rejoindre la banque, qui compte déjà 16 pays membres africains. Cette expansion est cruciale pour renforcer la présence de l’AIIB en Afrique et maximiser l’impact de ses investissements.
Innovations financières et garanties
En plus des investissements directs, l’AIIB prévoit d’offrir des garanties pour les émissions d’obligations panda (en yuan chinois) et samouraï (en yen japonais). Ces instruments financiers suscitent un intérêt croissant parmi les pays africains, offrant de nouvelles opportunités de financement sur les marchés internationaux.
Avec ses 109 pays membres, l’AIIB représente une tentative concertée de Pékin et de ses alliés pour réduire la domination occidentale sur la gouvernance des bailleurs de fonds multilatéraux traditionnels, tels que le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. En investissant massivement en Afrique, l’AIIB cherche à redéfinir les paradigmes de l’aide au développement et à promouvoir une coopération Sud-Sud plus équilibrée.
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