Dans un contexte économique tendu marqué par une inflation persistante et un pouvoir d’achat affaibli, le Premier ministre François Bayrou a lancé ce mardi 27 mai, sur BFMTV-RMC, un message sans détour : un effort sera demandé à tous les Français pour faire face à ce qu’il qualifie de « montagne de dette » accumulée depuis des décennies.
Alors que son gouvernement cherche à combler un déficit de 40 milliards d’euros pour boucler le prochain budget, l’exécutif s’apprête à mettre le pays au régime.
Une économie sous perfusion
« Le pays est en situation de surendettement », a affirmé le chef du gouvernement, évoquant une dérive budgétaire chronique, avec des dépenses supérieures de 10 % aux recettes chaque mois. « Cela ne peut pas durer », prévient-il, alors que les signaux d’alerte se multiplient : ralentissement de la croissance, creusement du déficit public et coût de la dette qui pèse de plus en plus lourd sur les finances de l’État.
François Bayrou pointe également du doigt la perte de compétitivité de la France face à ses voisins européens. « Nous produisons moins qu’eux. » Un constat alarmant qui vient renforcer la nécessité d’un « plan de redressement » à moyen terme, déjà en cours de préparation.
Des Français déjà fragilisés par la vie chère
Cette annonce intervient alors que de nombreux ménages peinent à faire face à la hausse des prix, que ce soit pour l’énergie, l’alimentation ou le logement. Depuis plus d’un an, la cherté de la vie rogne le pouvoir d’achat, en particulier pour les classes moyennes et populaires. La promesse d’un effort supplémentaire, même s’il se veut équitable, risque de heurter une population déjà sous tension, entre fins de mois difficiles et incertitudes professionnelles.
Bayrou, conscient de cette fragilité sociale, insiste toutefois sur la dimension collective de l’effort : « Je ne ciblerai pas une catégorie de Français à l’exclusion des autres », promet-il. L’objectif est de proposer, au début du mois de juillet, un plan sur trois à quatre ans, visant à ramener les comptes publics à l’équilibre.
Une équation budgétaire difficile à résoudre
Reste à savoir où seront opérées les coupes et sur quelles bases seront exigés les efforts. Les précédentes tentatives de réduction des déficits ont souvent buté sur la résistance sociale et les tensions politiques. Cette fois, le gouvernement semble vouloir construire une stratégie globale, étalée dans le temps, mais suffisamment structurée pour rassurer les marchés et les institutions européennes.
Mais la marge de manœuvre est étroite : l’exécutif doit éviter de freiner la consommation, soutenir les investissements, tout en réduisant une dette qui frôle les 3 100 milliards d’euros, soit environ 110 % du PIB.
Un signal politique fort avant l’été
Avec cette déclaration, François Bayrou tente d’installer le cadre d’un tournant budgétaire, tout en préparant l’opinion à des annonces potentiellement impopulaires. À l’approche de l’été, le gouvernement cherche à reprendre la main sur le calendrier économique, et à imposer un discours de responsabilité, face à une situation qu’il juge désormais critique.
Le pari est risqué. Dans un climat marqué par la défiance politique et l’usure sociale, la pédagogie ne suffira pas si les mesures sont perçues comme injustes ou déséquilibrées.
Le mois de juillet s’annonce donc comme un test majeur pour l’exécutif… et pour la capacité de la France à affronter ses fragilités sans fracturer davantage sa cohésion.
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