L’année 2024 marque un tournant significatif pour le secteur agricole en Tunisie, avec des résultats contrastés qui reflètent à la fois des avancées notables et des enjeux persistants.
Alors que le pays cherche à renforcer sa souveraineté alimentaire, les chiffres révèlent une dynamique de production et d’investissement qui mérite une attention particulière.
Amélioration de la balance commerciale alimentaire
La balance commerciale alimentaire a enregistré un excédent de 1 404,2 millions de dinars (MD), au cours de 2024, contre un déficit de 211,4 MD, une année auparavant, d’après les données publiées par l’Observatoire national de l’agriculture.
Ce résultat est particulièrement encourageant. Cette amélioration s’explique par une augmentation des exportations agricoles, notamment d’huile d’olive et de produits frais, qui ont permis de compenser les importations alimentaires. Ce retournement témoigne d’une volonté d’optimiser la production locale et de diversifier les débouchés à l’international.
L’amélioration de la balance commerciale alimentaire en Tunisie en 2024 est le résultat d’une combinaison de facteurs stratégiques et conjoncturels. Tout d’abord, une hausse significative des exportations alimentaires a été observée, avec une augmentation de 15,8% par rapport à l’année précédente.
Parmi les produits phares, l’huile d’olive a connu une croissance remarquable de 27,4%, tandis que les exportations de dattes ont augmenté de 20,3%. Ces produits ont joué un rôle essentiel dans la création d’un excédent commercial.
Enfin, le contexte économique global a favorisé cette tendance. La demande internationale pour les produits alimentaires tunisiens a augmenté, notamment en Europe et dans d’autres régions du monde, ce qui a permis aux exportateurs tunisiens de tirer parti de nouvelles opportunités commerciales.
Investissements en baisse
Malgré ce succès sur le plan commercial, le secteur agricole fait face à une baisse préoccupante des investissements. En effet, au cours des dix premiers mois de l’année 2024, l’APIA a approuvé 2 111 opérations d’investissement agricole, représentant une valeur totale de 279 MD. Comparé à la même période de l’année 2023, cela constitue une baisse de 5,3% en nombre d’opérations et de 20,4% en termes de valeur.
Cette situation soulève des questions sur l’attractivité du secteur pour les investisseurs privés et sur la capacité du pays à moderniser ses infrastructures agricoles. Les subventions gouvernementales et les initiatives de financement, comme celles mises en place par la Banque nationale agricole, sont cruciales pour soutenir les petits exploitants.
Les défis climatiques persistent
La Tunisie continue de subir les effets d’une sécheresse prolongée qui impacte gravement la production agricole. Malgré des efforts pour augmenter les surfaces cultivées, notamment avec l’ajout de 200 000 hectares pour la culture du blé, les rendements restent menacés par des conditions climatiques défavorables. Les agriculteurs doivent donc s’adapter à ces nouvelles réalités en adoptant des pratiques plus durables et résilientes face aux aléas climatiques.
Le secteur agricole tunisien doit se tourner vers l’innovation et la durabilité. Le développement de technologies agricoles modernes et l’amélioration des techniques d’irrigation sont essentiels pour accroître la productivité tout en préservant les ressources naturelles. Les autorités tunisiennes sont appelées à renforcer leur soutien aux initiatives locales visant à valoriser les produits du terroir et à promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement.
Le bilan du secteur agricole en 2024 en Tunisie illustre une dynamique complexe où succès commerciaux coexistent avec des défis structurels. L’engagement à long terme envers l’innovation et la durabilité sera déterminant pour assurer un avenir prospère à ce secteur vital pour l’économie tunisienne.
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