Economie

Blague du jour : A la une du site des Archives nationales, une actualité qui date de 2019 et plusieurs rubriques vides

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La création des sites Web et portails officiels des institutions publiques dans le but de rapprocher les services des citoyens et de faciliter la communication et d’obtention d’informations remonte aux années 90 du siècle dernier.

Cependant, la négligence dont ont souffert certains de ces sites ces dernières années a atteint un niveau inédit voire caricatural. En effet, en visitant le site des Archives Nationales de Tunisie, la première chose que le visiteur constate est qu’il ne s’agit pas d’un site digne de ce nom, étant donné qu’il ne dépasse pas le niveau d’une page web médiocre aussi bien au niveau dans sa conception que son contenu et ne reflète pas la vraie mission de cette institution niveau national par rapport à d’autres institutions similaires telles que la Bibliothèque Nationale ou le Centre Universitaire de Documentation Scientifique et Technique.

Inutile donc de la comparer avec des institutions similaires au niveau international qui semblent la dépasser par des années-lumière.

Ce qui est bizarre, c’est qu’il semble que le temps s’est arrêté sur la page web des Archives nationales, puisque la dernière mise à jour de ce « site » dans sa version en arabe, remonte à 2019… et aucune actualité ne figure à la une de ce site dans ce site dans sa version en langue française.

Dans la rubrique « A la une » dans le site dans sa version en arabe, il s’agit d’une « actualité » décrite brièvement dans un paragraphe superficiel sur la remise d’une médaille à son directeur par la Ligue arabe en tant que responsable de l’une des « principales institutions de préservation du patrimoine documentaire arabe et son rôle important dans la numérisation des archives au niveau arabe ».

Toutefois, hormis ce paragraphe, les raisons de cet hommage rendu à cette institution n’existent pas dans le site des Archives nationales. Au fait, il n’y a aucune trace de numérisation…

Quant à ce que les responsables du site ont classé comme « Documents marquants », ils ont été divisés en quatre catégories. On trouve dans la catégorie « culture » la création de l’école Sadikia et la loi organisant la société Khaldunia. Dans les catégories « aspects économiques », « aspects culturels », « aspects sociaux », « courants du monde » les pages sont complètement vides dans la version française du site.

Certains documents sont illisibles et d’autres n’exprimant pas d’objectifs clairs pour se limiter à ces documents et négliger ceux qui expriment sont au cœur des préoccupations des Tunisiens après le 14 janvier 2011.

Il est à noter que les documents dits marquants datent d’avant 1956, comme si les archives tunisiennes s’arrêtaient à cette date.

Quant à la rubrique « Séminaires et Expositions » classée sous « communication », la dernière mise à jour remonte à l’année 2009… avec un lien qui ne s’ouvre pas, et il en va de même pour les autres séminaires qui datent tous d’avant l’année 2009, ce qui révélé l’état d’hibernation dans lequel sombre cette institution stratégique. 

Quant au reste des rubriques, elles sont limitées à des données laconiques et à côté de la plaque et les trois versions du site arabe, française et anglaise sont très différentes avec de nombreuses rubriques vides…

Cerise sur le gâteau, en visitant la page « Accueil » dans le champ « Bases de données », on y trouve trois liens : le premier est intitulé base de données « Thakra » (Mémoire), le deuxième est intitulé base de données « Kiteb » (Livre), et le troisième est intitulé “Services” ainsi que « statistiques » sont complètement vides dans les deux versions du site, arabe et française…

Le plus intriguant, c’est que le visiteur des premier et du deuxième lien remarque qu’ils ne contiennent ni base de données sur les archives ni sur les livres sur le site de l’institution responsable, normalement, de préserver la mémoire du pays.

Reste à savoir quand est-ce que les archives nationales suivront le rythme des transformations technologiques notamment dans le domaine du numérique et seront à la hauteur des attentes des tunisiens dans le domaine de la préservation de leur histoire surtout avec une actualité qui date de 2019, l’année où cette institution a reçu un hommage pour son leadership en matière de numérisation et qui n’a aucune trace sur son site.

Malheureusement, la situation déplorable du site des archives nationales révèle la façon dont est gérée une institution qui a pour mission la préservation de la mémoire de la Tunisie.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek