Société

Blague du jour : Bouden veut équiper les voitures administratives de GPS que personne ne contrôlera…

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La cheffe du gouvernement Najla Bouden a adressé récemment, aux ministres, directeurs généraux et gouverneurs une circulaire relative à l’élaboration du budget de l’Etat 2023 selon laquelle les responsables sont appelés à doubler d’efforts pour maitriser les dépenses de gestion et d’équipement durant la période 2023-2025.

Plusieurs mesures sont prévues, à savoir l’augmentation de 3% maximum des prévisions pour couvrir les dépenses résultant des aménagements ou des nouvelles constructions.

D’autre part, la cheffe du gouvernement a appelé à la vente en urgence des voitures administratives hors service, en coordination avec les services du ministère du domaine de l’État. Bouden a également appelé à une gestion optimale des voitures administratives en les équipant par des GPS…

Cependant, Najla Bouden semble avoir oublié qu’un éventuel contrôle des voitures administratives ne nécessite forcément l’équipement de ces voitures par des dispositifs GPS, il suffit de visiter les plages, les fêtes privées et bientôt les marchés aux agneaux de l’Aïd Al-Idha, voire même les circuits empruntés par les contrebandiers pour les voir et constater les graves infractions lors de leur utilisation.

En plus du coût supplémentaire élevé des GPS, qui pèsera davantage sur la trésorerie publique, l’équipement des voitures administratives de ces dispositifs n’a pas réellement de sens vu qu’il n’y aura personne pour le faire le contrôle et le suivi requis, et ce en raison de l’état de relâchement généralisé qui a frappé les instances de contrôle et les services d’inspection au niveau de toutes les institutions de l’État.

Rappelons que le gouvernement Bouden n’a jamais ouvert de dossiers sensibles à l’instar de ceux cités dans le dernier rapport N° 32 de la cour des comptes (CC) tels que la mauvaise gestion du domaine privé de l’Etat, la non-tenue d’inventaires, l’occupation illégale de logements propriété de l’Etat mais surtout le fameux dossier des voitures administratives proie à un « gang » des plus dangereux et surtout des plus vieux dans l’administration.

A titre d’exemple, il est à noter que concernant l’exploitation de la flotte du ministère de l’équipement, le rapport de la cour des comptes a révélé que 65% des voitures de service sont utilisées à des fins personnelles et que 45% de celles-ci sont sans documents officiels permettant leur circulation. Selon le même rapport, 21 directions du ministère ont accordé à leurs employés des quotas supplémentaires de carburants sans limite de consommation pour 71,4% parmi eux.

Le « gang » des voitures administratives en Tunisie n’a rien de secret pour personne. Au fait, malgré les promesses des gouvernements successifs de résoudre ce gouffre financier qui saigne les caisses de l’Etat, aucune mesure n’a été prise dans ce dossier opaque.

Vu les milliers de voitures administratives dégradées qui sillonnent les routes et dont certaines ressemblent plus à des épaves qu’à des véhicules, on ne peut que se poser la question quant au coût de la gestion du parc automobile public et à l’impunité accordée à ceux qui jettent l’argent public par la fenêtre.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek