Les États-Unis ont annoncé mercredi que leurs navires gouvernementaux pourraient désormais franchir gratuitement le canal de Panama. Mais cette déclaration a été rapidement démentie par l’Autorité du canal de Panama, l’organisme chargé de gérer cette voie maritime stratégique.
Un accord contesté entre Washington et Panama
Le département d’État américain a affirmé sur X que le Panama avait accepté de supprimer les frais de péage pour les navires d’État américains, permettant ainsi d’économiser « des millions de dollars » au gouvernement des États-Unis. Cependant, l’Autorité du canal de Panama a répliqué dans un communiqué officiel : « Aucun ajustement des droits de passage n’a été acté ». L’organisme a néanmoins précisé être disposé à ouvrir un dialogue avec les responsables américains concernant le transit des navires de guerre.
Trump menace de « reprendre » le canal
Avant même son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump avait critiqué l’accord de 1977 entre les États-Unis et le Panama qui avait conduit à la restitution du canal à l’État panaméen en 1999. L’ancien et nouvellement élu président américain avait affirmé que les navires américains étaient « surtaxés » et que la Chine exerçait une influence grandissante sur l’infrastructure. « Nous avons été très maltraités par ce cadeau insensé », a-t-il déclaré lors de son discours d’investiture.
L’administration Trump accuse Pékin d’avoir accru son emprise sur la région à travers une filiale du groupe hongkongais CK Hutchison, qui détient une concession pour l’exploitation des ports aux entrées du canal. Cette situation, selon Washington, pourrait permettre à la Chine de bloquer l’accès au canal en cas de conflit international.
Pressions américaines et tensions diplomatiques
Dimanche dernier, Marco Rubio, secrétaire d’État américain, a effectué une visite officielle au Panama et a mis la pression sur le président José Raul Mulino concernant les frais de péage appliqués aux navires militaires américains. En parallèle, le gouvernement panaméen a annoncé qu’il ne renouvellerait pas son mémorandum d’accord avec la Chine dans le cadre des « Nouvelles routes de la soie », une initiative d’infrastructures financée par Pékin.
Dans un climat de tensions croissantes, les États-Unis et le Panama doivent se réunir vendredi pour des négociations autour de l’avenir du canal, par lequel transite 5 % du commerce mondial. Ce passage maritime stratégique est utilisé principalement par les États-Unis et la Chine, rendant toute modification des conditions de transit hautement sensible sur le plan géopolitique.
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