Sante

Crise des médicaments en Tunisie : la Pharmacie centrale amorce une sortie de tunnel selon Chokri Ben Hammouda

Crise des médicaments en Tunisie : la Pharmacie centrale amorce une sortie de tunnel selon Chokri Ben Hammouda

La Tunisie semble entrevoir une sortie de crise sur le front des médicaments. Le président-directeur général de la Pharmacie centrale, Chokri Ben Hammouda, a annoncé ce lundi 19 mai 2025 une amélioration notable de la situation, après plusieurs mois de pénuries qui ont affecté aussi bien les patients que les professionnels de santé.

S’exprimant sur les ondes de la radio nationale, Ben Hammouda a confirmé une baisse significative des tensions d’approvisionnement, résultat d’un ensemble de mesures de redressement financier et logistique mises en place par l’établissement public.

Un endettement toujours élevé, mais en recul

Selon les chiffres présentés, les créances que détient la Pharmacie centrale auprès des hôpitaux publics et des caisses sociales s’élèvent à 1 442 millions de dinars, tandis que sa propre dette est estimée à 1 300 millions de dinars.

Pour y remédier, des négociations ont été engagées avec les structures concernées, notamment les caisses sociales et les établissements hospitaliers. La stratégie adoptée comprend également le report de certains paiements et une meilleure coordination avec les services de l’État.

Chokri Ben Hammouda s’est voulu rassurant : « Les ressources budgétaires allouées par l’État devraient permettre de résorber le déficit dans un délai de six ans au maximum », a-t-il affirmé.

Focus sur les médicaments sensibles et coûteux

Au-delà des chiffres, le PDG a insisté sur l’effort déployé pour maintenir la disponibilité des traitements critiques, notamment les médicaments personnalisés contre les formes avancées du cancer, qui sont souvent coûteux et sensibles en termes d’approvisionnement.

Malgré les défis économiques, la Pharmacie centrale affirme maintenir l’objectif d’un accès équitable aux soins, en garantissant que tous les patients, quel que soit leur statut social ou leur maladie, puissent recevoir les traitements nécessaires.

Une dynamique à consolider

Cette amélioration reste toutefois fragile. Les observateurs du secteur pharmaceutique appellent à renforcer la transparence dans les achats, améliorer la gouvernance des circuits d’approvisionnement, et accélérer le remboursement des dettes hospitalières, afin d’assurer une continuité dans la chaîne du médicament.

L’annonce de Chokri Ben Hammouda marque néanmoins un tournant important dans la gestion d’une crise qui a longtemps pesé sur le moral des professionnels de santé et sur la qualité de la prise en charge médicale en Tunisie.

Si les promesses sont tenues, la Pharmacie centrale pourrait retrouver un équilibre durable, condition sine qua non pour garantir la souveraineté pharmaceutique nationale et restaurer la confiance des citoyens dans le système de santé public.

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