Dis-moi ce que tu manges

Dis-moi ce que tu manges : Chez Fayçal de Kairouan, Ramadan est le mois de la spiritualité, de la tradition et de la famille

Dis-moi ce que tu manges : Chez Fayçal de Kairouan, Ramadan est le mois de la spiritualité, de la tradition et de la famille

Tunisie Numérique s’est penchée sur les habitudes alimentaires des ménages tunisiens qui ont bien voulu partager avec nos journalistes, dans les régions, leurs modes de consommation.

L’initiative, intitulée ‘‘Dis-moi ce que tu manges’’, vise à dépeindre avec authenticité et sans préjugés la manière dont les familles tunisiennes gèrent leur budget alimentaire en période de crise.

Dans un élan de générosité et de transparence, les familles participantes, issues de divers horizons géographiques et socio-économiques de la Tunisie, ont volontairement accepté de révéler les coulisses de leur organisation domestique. Elles ont ouvert les portes de leurs garde-manger et réfrigérateurs, nous permettant ainsi d’observer de près les choix et les sacrifices qu’elles font au quotidien pour nourrir leurs proches.

À l’approche du mois sacré, les familles tunisiennes s’activent pour préparer un Ramadan authentique, mêlant spiritualité, convivialité et saveurs du terroir.

Dans la ville historique de Kairouan, Faycel, fonctionnaire de 52 ans, jongle entre budget maîtrisé et respect des traditions familiales. Avec un revenu de 2000 dinars, il s’efforce, avec sa femme et leurs trois enfants, de composer une table généreuse sans excès, où se rencontrent plats d’antan et astuces modernes.

Les marchés en effervescence : Quand les odeurs et les couleurs annoncent le Ramadan

Les ruelles de Kairouan s’animent, les marchands interpellent les passants et les étals débordent de produits phares du Ramadan. Entre légumineuses, semoule, viandes et dattes, la famille de Faycel consacre 1000 dinars à ses provisions, cherchant le bon équilibre entre qualité et économie.

Les épices, âme du patrimoine culinaire ramadanesque

Dans chaque foyer, les épices sont les gardiennes du goût. L’épouse de Faycel sélectionne avec soin curcuma, poivre noir, cumin et “Rass hanout”, sans oublier les piments séchés et herbes aromatiques, pour sublimer les plats et raviver les souvenirs d’enfance.

L’heure de la rupture du jeûne: Un rituel sacré entre héritage et convivialité

La première datte, symbole d’un jeûne accompli

Avec l’appel à la prière, la table s’ouvre sur un rituel immuable : dattes et lait fermenté pour réveiller en douceur l’organisme après une journée de jeûne.

Soupe et salades: Une entrée en matière pleine de chaleur et de saveurs

Chorba frik, la soupe à base de blé concassé, mijote longuement pour offrir une explosion de saveurs. Elle s’accompagne de salades colorées : méchouia aux poivrons grillés et salade verte rafraîchissante, garnies d’olives parfumées.

Couscous et plats mijotés: Le goût de la tradition dans chaque bouchée

Le couscous kairouanais, emblème culinaire du Ramadan, règne en maître.
Cuit à la vapeur, enrichi de viande fondante, pois chiches et légumes du marché, il évoque les repas d’antan partagés en famille.
D’autres soirs, la famille opte pour une soupe tunisienne aux pâtes, tandis que le vendredi est consacré au ragoût d’agneau en cocotte, cuit lentement pour un résultat tendre et parfumé.

Bricks croustillants et tajine doré: Les incontournables de la table

Difficile d’imaginer une rupture du jeûne sans les fameux bricks : de fines feuilles dorées, farcies d’œuf coulant, pomme de terre et thon, croustillantes à souhait.
À leurs côtés, le tajine tunisien, gratin savoureux mêlant œufs, fromage et viande hachée, se déguste en toute convivialité.

Les douceurs du Ramadan: Thé à la menthe et pâtisseries traditionnelles

Après les prières de Tarawih, place aux moments de détente autour d’un thé à la menthe et de fruits secs. Makroud au miel, zlabia croustillante et samsa aux amandes prolongent la soirée, entre échanges et éclats de rire.
Les week-ends sont dédiés aux visites familiales, où le partage et la générosité sont au rendez-vous.

Le Sahur: Dernière escale gourmande avant l’aube

Dernier répit avant le lever du jour, le Sahur se veut nourrissant et léger.
Au menu : pain d’orge trempé dans du lait, œufs durs et mesfouf aux dattes, un couscous sucré agrémenté de beurre et de miel, idéal pour tenir jusqu’au coucher du soleil.

Kairouan sous les lumières du Ramadan: Entre spiritualité et effervescence nocturne

À la tombée de la nuit, les minarets illuminés, les ruelles animées et les marchés bondés donnent à Kairouan un éclat particulier. Les senteurs de plats mijotés flottent dans l’air, tandis que les enfants jouent dans les ruelles pavées, imprégnés de la magie du mois sacré.

Ramadan entre traditions et réalités économiques : S’adapter sans renoncer

Face à un budget limité, Faycel et sa famille font preuve d’ingéniosité pour préserver l’essence du Ramadan sans excès. Les recettes maison remplacent les pâtisseries industrielles, et chaque dépense est réfléchie avec soin.
Mais au-delà des chiffres, Faycel rappelle avec un sourire :
“Ramadan, c’est avant tout des moments de partage, de gratitude et de convivialité. Peu importe les difficultés, l’essentiel est de se retrouver et de célébrer ensemble ce mois béni.”

 

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