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Discours de Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani Émir de l’État du Qatar à L’ouverture des travaux de la 44 ème session du conseil suprême du Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe

Discours de Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani Émir de l’État du Qatar à L’ouverture des travaux de la 44 ème session du conseil suprême du Conseil de Coopération des États Arabes du Golfe

Doha, le 5 décembre 2023

Au nom d’Allah, le Très Clément, le Très Miséricordieux
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Mes frères Majestés et Altesses, Excellences,
Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions d’Allah soient sur vous. Je vous adresse un salut sincère et fraternel et vous souhaite la bienvenue,

étant des frères chers, dans votre deuxième pays, le Qatar, et parmi les vôtres. Permettez-moi d’exprimer mes plus profonds remerciements à mon frère,

Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq, Sultan d’Oman frère, pour ses efforts appréciés, déployés au cours de sa présidence de la précédente session du Conseil suprême, et pour son souci de renforcer l’unité du Conseil de coopération et de ses acquis.

Je remercie également Son Excellence le Secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe, les Sous-Secrétaires généraux et les employés du Secrétariat général pour leurs efforts dans le suivi de la mise en œuvre des décisions de la session précédente et la bonne préparation de ce sommet.

Nous nous réunissons aujourd’hui dans l’espoir que la communication et la compréhension entre les dirigeants contribueront au développement et au renforcement de l’action commune du Golfe d’une manière qui réponde aux intérêts de nos pays et aux aspirations de nos peuples, et renforceront la position du Conseil de coopération du Golfe aux niveaux régional et international, offrant ainsi de plus grandes opportunités de croissance et de prospérité et contribuant à consolider la sécurité et la stabilité dans la région et dans le monde.

L’accélération des variables internationales et régionales nécessitent une consultation continue et une coordination entre nous pour y faire face, éviter leurs conséquences et consolider les acquis de notre Conseil dans divers domaines économiques, sécuritaires, sociaux et autres. Je suis convaincu que les pays du Conseil peuvent parvenir à l’entente et à la coopération qui contribueraient également à résoudre certains problèmes régionaux.

Majestés et Altesses,
Notre sommet se tient à la lumière de la persistante de la grave tragédie et de la catastrophe humanitaire sans précédent résultant de l’agression contre le peuple palestinien frère, en particulier nos proches dans la bande de Gaza.

Toutes les normes et valeurs religieuses, éthiques et humanitaires ont été violées en Palestine occupée par des crimes contre l’humanité perpétrés par les forces d’occupation.

Il est regrettable que, malgré l’ampleur du crime révélé et le déclenchement de protestations populaires partout dans le monde, certains milieux officiels continuent à croire que le peuple palestinien qui veut un cessez-le-feu demande trop.

Il est honteux pour la communauté internationale de permettre que ce crime odieux continue pendant près de deux mois, au cours desquels les massacres systématiques et délibérés de civils innocents et sans défense se poursuivent, dont des femmes et des enfants. Des familles entières ont été radiées de l’état civil. Des infrastructures déjà fragiles ont été ciblées, coupant l’approvisionnement en électricité, en eau, en nourriture, en carburant et en médicaments. Des hôpitaux, des lieux de culte, des écoles et des installations vitales ont été détruits.

Tout cela se fait sous prétexte de légitime défense, même si la légitime défense en soi ne s’applique pas à l’occupation selon les normes internationales, cela n’autorise pas les crimes de génocide commis par Israël.

Les massacres commis par les autorités d’occupation contre nos frères de la bande de Gaza aggravent le sentiment de l’injustice et de l’impuissance de la communauté internationale. Mais le revers de cette tragédie, c’est la résistance du peuple palestinien, sa volonté à obtenir tous ses droits légitimes et la centralité de la question palestinienne.

Toutes ces tragédies auraient pu être épargnées si Israël et ses partisans avaient réalisé que la question du peuple palestinien ne peut être marginalisée, que l’ère du colonialisme est révolue, que la sécurité n’est possible qu’avec une paix durable, et qu’aucun de ces deux éléments ne peut être instauré sans une solution juste à cette question.

Partout dans le monde, les gens s’interrogent sur le sens de la communauté internationale : Une telle entité existe-t-elle vraiment ? Pourquoi abandonne-t- elle les enfants de Palestine ? Des expressions telles que « deux poids, deux mesures » et « double standard » sont devenues parmi les expressions les plus populaires, et cela signifie que la légitimité internationale pourrait être l’une des victimes de cette guerre barbare.

Nous renouvelons notre condamnation des attaques contre les civils de toutes nationalités, communautés et religions, et nous soulignons la nécessité de leur assurer une protection conformément aux dispositions du droit international et du droit international humanitaire. Nous appelons les Nations Unies à mener une enquête internationale sur les massacres commis par les autorités d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien et à punir les auteurs de ces massacres et crimes odieux.

Majestés et Altesses,

Sur la base de notre ferme conviction dans le travail humanitaire et dans la résolution des différends par des moyens pacifiques, et de notre devoir envers notre nation, et avec la Grâce et le succès accordé par Allah, les efforts de médiation de l’État du Qatar ont abouti à la conclusion d’une trêve dans la bande de Gaza, à la libération de certains prisonniers et détenus des deux côtés palestinien et israélien, et à apporter une aide humanitaire d’urgence. Nous travaillons constamment à étendre cette trêve ou à la renouveler et à alléger le fardeau qui pèse sur les nôtres dans la bande de Gaza. Mais les trêves ne remplacent pas un cessez-le-feu global.

Je renouvelle ici mes remerciements à la République arabe sœur d’Égypte et aux États-Unis d’Amérique pour leur étroite coopération avec nous pour parvenir à ces trêves et à les mettre en œuvre. Nous ferons tout notre possible, en coopération avec nos partenaires internationaux et régionaux, pour les transformer en une cessation complète de l’agression israélienne contre le peuple palestinien dans tous les territoires palestiniens.

Majestés et Altesses,
Le conflit en Palestine n’est pas un conflit religieux, ni une question de terrorisme et de guerre contre le terrorisme. Il s’agit essentiellement d’une question nationale, d’une question de conflit entre l’occupant israélien et le peuple palestinien qui ploie sous le joug de la colonisation, d’une question de colonialisme de peuplement qui refuse de s’intégrer dans la région en parvenant à une solution de compromis, une solution relativement équitable avec la population autochtone.

Par conséquent, le défi ne consiste pas à résoudre « la question de Gaza » comme si c’était une question distincte ou une question de sécurité israélienne qui nécessite des arrangements de sécurité qui soumettent la bande de Gaza à ses exigences, mais il consiste plutôt à mettre fin à l’occupation et à résoudre la question du peuple palestinien.

De ce point de vue, nous appelons le Conseil de sécurité, en particulier ses membres permanents, à assumer leur responsabilité juridique et à œuvrer pour mettre fin à cette guerre barbare et à forcer Israël à reprendre des négociations crédibles pour parvenir à une solution juste à la question palestinienne, conformément aux résolutions de légitimité et l’initiative de paix arabe à travers la solution à deux États. C’est la solution que les Palestiniens et les Arabes ont acceptée, et sur laquelle la communauté internationale s’est mise d’accord.

Un retour à la désinformation et à la tromperie dans des négociations sans base convenue pour rester un processus ouvert et sans fin ne trompera plus personne. Au cours de cette période, la colonisation s’est étendue, Jérusalem a été judaïsée, le siège de Gaza a été renforcé.

Majestés et Altesses,
La durée des crises auxquelles sont confrontés certains pays frères : en Libye, au Yémen, en Syrie, au Liban et au Soudan constitue une menace à la paix sociale et à l’unité de ces pays et de leurs peuples. Nous appelons à nouveau toutes les parties en conflit dans ces pays à donner la priorité à l’intérêt suprême des nations sur le sectarisme sous toutes ses formes et à reconnaître le monopole de l’état sur la violence légitime et à épargner aux peuples la violence et les combats et à recourir au dialogue pour résoudre les différends et réaliser les aspirations de leurs peuples à la sécurité, à la stabilité et au développement.

Il y a des questions qui ont été historiquement résolues dans toutes les régions du monde et qui concernent la relation entre le citoyen et l’état et il existe des fonctions telles que la législation, le pouvoir judiciaire et le monopole de la violence légitime que l’état maintient et que créer des conflits avec l’état à leur sujet ne mène qu’aux séditions, à l’anarchie et aux guerres civiles.

Je vous renouvelle à tous la bienvenue dans votre deuxième pays et je prie Allah, Le Tout Puissant de guider nos pas et de nous aider à atteindre les objectifs de notre sommet pour le bien de nos peuples.

Que la Paix, la Miséricorde et les Bénédictions d’Allah soient sur vous.

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