Dominique de Villepin, ancien Premier ministre sous Jacques Chirac, retrouve les faveurs de l’opinion publique française. Selon un sondage Ifop-Fiducial pour Paris Match et Sud Radio, publié ce lundi 12 mai 2025, il occupe désormais la première place parmi les personnalités politiques préférées des Français, avec 51 % d’opinions favorables.
Cette progression de 1 point par rapport au mois d’avril lui permet de reprendre la tête du classement, qu’il avait brièvement cédée à Édouard Philippe. L’ancien maire du Havre enregistre une baisse de deux points et se retrouve désormais second avec 50 % de bonnes opinions.
Une popularité transpartisane
Ce regain d’intérêt pour Dominique de Villepin semble porté par des positions affirmées sur des sujets internationaux sensibles, en particulier la guerre à Gaza et les tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie. Ses déclarations, jugées « tranchées » et « claires » selon plusieurs observateurs, lui ont valu des soutiens à la fois à gauche et à droite de l’échiquier politique.
L’étude révèle que 55 % des sympathisants de gauche ont une bonne opinion de lui, un chiffre qui atteint 65 % chez les électeurs de La France insoumise. À droite, il séduit également 70 % des sympathisants Les Républicains, son ancienne famille politique.
Un ancrage dans la mémoire collective
Dominique de Villepin n’est plus aux affaires depuis plusieurs années, mais son image reste associée à des moments forts de la diplomatie française, notamment son célèbre discours à l’ONU en 2003 contre l’intervention américaine en Irak, qui continue d’alimenter un certain respect, y compris chez les plus jeunes électeurs.
Ce retour en tête intervient dans un contexte politique marqué par une fragmentation des repères traditionnels, où les figures ayant su incarner une ligne claire, même hors des partis actuels, semblent regagner en crédibilité.
Derrière lui, les anciens Premiers ministres en embuscade
Le trio de tête du classement est complété par Michel Barnier (46 %) et Gabriel Attal (45 %), tous deux également anciens chefs du gouvernement ou négociateurs européens reconnus. Leur proximité dans les intentions favorables montre un paysage politique incertain, où plusieurs profils restent en lice dans la perspective de l’échéance présidentielle de 2027.
S’il ne s’est pas officiellement déclaré, Dominique de Villepin laisse entrevoir des intentions politiques pour l’avenir. Son retour médiatique, la cohérence de ses prises de position et la stabilité de sa cote de popularité depuis février, suggèrent une volonté de peser dans les débats présidentiels à venir.
L’enquête a été réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1.018 personnes âgées de 18 ans et plus, avec une marge d’erreur située entre 1,4 et 3,1 points.
Dans un climat politique marqué par l’atomisation des partis traditionnels et la montée des abstentionnistes, la figure de Villepin, à la fois indépendante et expérimentée, semble incarner une forme d’alternative consensuelle que les Français continuent de valoriser.
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