Economie

Donald Trump bat un record historique avec 79 décrets en 40 jours

Donald Trump bat un record historique avec 79 décrets en 40 jours

Le président américain Donald Trump a signé 79 ordres exécutifs en seulement 40 jours depuis le début de son second mandat, un chiffre qui égale le total des décrets signés par son prédécesseur Joe Biden sur toute sa première année au pouvoir. Il s’agit d’un record historique depuis 1937, date à laquelle le registre fédéral américain a commencé à documenter ces actes présidentiels.

Cette frénésie législative contraste fortement avec le premier mandat de Trump (2017-2021), au cours duquel il n’avait signé que 15 ordres exécutifs sur la même période. Ces décisions concernent principalement des réformes économiques, énergétiques, sociales et migratoires, reflétant un virage marqué par rapport aux politiques de l’administration précédente.

Un virage économique axé sur le protectionnisme

L’économie et le commerce sont au cœur de cette nouvelle vague de décisions présidentielles. Parmi les 79 décrets, 27 concernent le commerce et les tarifs douaniers. Trump a notamment augmenté de 25% les taxes sur les importations en provenance du Canada et du Mexique, et de 10% sur les produits chinois.

Le président a également déclaré une “urgence énergétique nationale”, annonçant des mesures pour renforcer la production locale de combustibles fossiles et réduire les subventions aux énergies renouvelables. Dans cette optique, il a signé des décrets défavorables au développement des véhicules électriques et de l’énergie éolienne, et a même annulé les restrictions sur l’utilisation des pailles en plastique à usage unique.

Une politique conservatrice sur le genre et la diversité

L’administration Trump a également pris 14 décisions touchant aux questions de diversité et d’identité de genre. Ces mesures incluent :

  • La reconnaissance légale de seulement deux sexes, masculin et féminin.
  • L’interdiction de la “théorie du genre” au sein des forces armées.
  • La restriction de la transition de genre pour les mineurs de moins de 19 ans.
  • L’interdiction pour les agences fédérales et l’armée de privilégier certains candidats sur la base de la race ou du genre dans leurs processus d’embauche.

Ces mesures, vivement contestées, font actuellement l’objet de recours devant les tribunaux.

Un durcissement radical sur l’immigration

L’immigration reste l’un des sujets les plus sensibles de la présidence Trump. 16 ordres exécutifs ont été consacrés à cette question, incluant :

  • La suspension du programme d’accueil des réfugiés, jugé “préjudiciable aux intérêts des États-Unis”.
  • La réduction de l’accès à la naturalisation par naissance, une mesure contestée par plusieurs juges fédéraux.
  • La limitation des services publics pour les non-anglophones, en établissant l’anglais comme langue officielle du pays et en supprimant une directive datant de Bill Clinton qui garantissait l’accès aux services fédéraux dans d’autres langues, notamment l’espagnol.

Un contrôle budgétaire confié à Elon Musk

Parmi les mesures les plus controversées figure la mise en place d’une “Direction de l’efficacité gouvernementale” (DOGE), supervisée par Elon Musk. Cette agence est chargée de réduire les dépenses publiques et d’identifier les réglementations inutiles.

L’un des décrets ordonne à cette instance de recenser les lois fédérales pouvant être supprimées afin de simplifier l’administration et réduire ce que Trump décrit comme “la bureaucratie étouffante de l’État”.

Une refonte des politiques de santé publique

Le secteur de la santé a également été marqué par 13 décrets présidentiels, dont :

  • Le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
  • La suppression des fonds fédéraux pour l’accès aux pilules abortives.
  • L’interdiction du financement public des hôpitaux et universités imposant la vaccination contre le Covid-19.
  • La réintégration des militaires licenciés pour non-respect de l’obligation vaccinale.

Le virage technologique et l’IA au cœur des priorités

Donald Trump, proche du patron de Tesla et SpaceX, a aussi signé 10 ordres exécutifs dédiés aux nouvelles technologies. Parmi eux :

  • Trois décrets sur l’intelligence artificielle, visant à renforcer la compétitivité des États-Unis face à la Chine.
  • Deux ordres relatifs aux cryptomonnaies, prévoyant un renforcement des réglementations et un cadre fiscal plus strict.
  • La création d’un Conseil national pour la domination énergétique, chargé de garantir un approvisionnement en électricité suffisant pour alimenter les centres de données utilisés pour l’IA.

Un impact politique et judiciaire à venir

Ces décisions massives et rapides sont susceptibles de provoquer des batailles judiciaires, plusieurs juges fédéraux ayant déjà suspendu certaines mesures, notamment celles sur l’immigration et les restrictions liées à la diversité.

Sur le plan politique, cette accélération des ordres exécutifs marque une volonté de Trump d’imposer sa vision sans attendre l’aval du Congrès, ce qui alimente les critiques sur un exercice du pouvoir trop autoritaire.

Avec 79 décrets signés en seulement 40 jours, Donald Trump redéfinit le début de mandat le plus interventionniste de l’histoire récente des États-Unis, et annonce une législature tumultueuse pour les années à venir.

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