Economie

Estimé à 492,3 milliards de dinars pour le secteur résidentiel, l’impact du risque naturel inquiète

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Les changements climatiques, les défaillances des infrastructures existantes, la pauvreté croissante de la population… sont autant de facteurs aggravant la vulnérabilité de la Tunisie face aux risques de catastrophes naturelles, indique un récent rapport publié par le ministère des finances et intitulé « Rapport de synthèse sur la Base de données des Expositions financières de la Tunisie aux Catastrophes naturelles ».

Le rapport souligne que représentant 78,75% d’exposition financière, le secteur résidentiel est le secteur le plus important en termes d’exposition financière aux risques naturels avec un total de 492,3 milliards de Dinars. Sousse, Tunis et Sfax occupent les premiers rangs en termes d’exposition en enregistrant les réseaux les plus denses des logements se traduisant par une très grande accélération de l’urbanisation et par un accroissement de la valeur financière des actifs immobiliers d’habitation.

Estimations sectorielles

Cependant, l’exposition financière aux risques naturels du secteur industriel qui est l’un des plus grands secteurs de l’économie est estimée à 31,9 milliards de Dinars, le rendant ainsi plus vulnérable aux pertes des catastrophes naturelles.

Également, aujourd’hui, l’activité touristique représente en Tunisie un secteur économique notoire vu le montant des investissements qui y sont réalisés, le nombre d’emploi créés et les sommes de devises encaissées. L’exposition financière du secteur est évaluée par le rapport ministériel de 18,1 milliards de Dinars. Nabeul, Médenine et Sousse occupent les premiers rangs avec plus de 63% de l’exposition financière avec respectivement 4,7 milliards de Dinars, 3,9 milliards de Dinars et 2,7 milliards de Dinars.

De même, le secteur du commerce est un pilier fondamental de l’économie Tunisienne. Son exposition financière est quant à elle de 32,9 milliards de Dinars. Les gouvernorats de Tunis, Sfax, Sousse, Nabeul et Ben Arous détiennent à eux seuls, à peu près 46% de l’exposition financière de tout le secteur.

Données internationales

Il est à noter que selon les dernières données publiées par la Banque mondiale (BM),  les pertes causées en 2022 par les catastrophes naturelles dans le monde sont estimées à 270 milliards de dollars, tandis que sur les cinq dernières années (2017-2021), les pertes (corrigées de l’inflation) s’étaient également élevées en moyenne à 270 milliards de dollars.

D’après le rapport Ondes de choc de la BM, financé par la Facilité mondiale pour la prévention des risques de catastrophe et le relèvement (GFDRR), près de 75 % des pertes sont imputables à des phénomènes météorologiques extrêmes. En outre, l’évolution du climat pourrait faire basculer 100 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté d’ici 2030 : le rapport Indestructible, met en évidence les effets durables et de grande ampleur des catastrophes naturelles sur la pauvreté. 

On souligne cependant que certains pays ont réalisé d’importants progrès dans la gestion des risques de catastrophe, en mettant davantage l’accent sur la prévention et la préparation, ce qui a permis de réduire le nombre de victimes et d’atténuer certaines répercussions sur l’économie. Une évaluation récente du Groupe indépendant d’évaluation (IEG) a confirmé le rôle majeur joué par la Banque mondiale et la GFDRR dans ces avancées, comme l’illustrent plusieurs exemples récents.

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Publié par
Mohamed Ben Abderrazek