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États-Unis : 53 ans de prison pour le meurtrier islamophobe d’un enfant d’origine palestinienne

États-Unis : 53 ans de prison pour le meurtrier islamophobe d’un enfant d’origine palestinienne

Un tribunal de l’Illinois a confirmé la condamnation à 53 ans de prison de Joseph Czuba, un Américain de 73 ans, reconnu coupable d’avoir assassiné un enfant de six ans d’origine palestinienne et tenté de tuer sa mère, lors d’une attaque islamophobe perpétrée en octobre 2023, près de Chicago.

Ce verdict, annoncé publiquement cette semaine mais prononcé en février dernier, a été confirmé par les autorités judiciaires américaines. Le dossier est désormais clos sur le plan pénal, sans possibilité de réduction de peine.

Un crime motivé par la haine

La victime, Wadee Alfayoumi, vivait avec sa mère, une Américaine d’origine palestinienne âgée de 32 ans, dans une maison où le condamné louait des chambres. Selon l’accusation, Joseph Czuba a violemment attaqué ses locataires à l’arme blanche, quelques jours après le début de l’offensive israélienne sur Gaza, dans un contexte de tensions internationales accrues.

L’homme a poignardé la mère à douze reprises et a infligé vingt-six coups de couteau à l’enfant, qui a succombé à ses blessures peu après son transfert à l’hôpital.

Un mobile islamophobe confirmé

Le ministère public a établi que le tueur avait agi sous l’influence de discours anti-musulmans diffusés par une radio conservatrice, qu’il écoutait régulièrement. Il aurait justifié son geste par le refus de voir des musulmans “dans sa maison”.

Au moment de l’agression, Czuba aurait crié à la mère : « Vous, les musulmans, vous devez mourir. » Cette phrase, rapportée par les enquêteurs, a été déterminante dans la qualification de crime motivé par la haine religieuse.

Réactions politiques et médiatiques

Le président américain de l’époque, Joe Biden, avait fermement condamné le meurtre, appelant les Américains à « rejeter l’islamophobie et toutes les formes de haine ». Le bureau du shérif du comté de Will, où les faits se sont produits, avait qualifié l’attaque de « crime odieux », rappelant que la violence motivée par la religion n’a pas sa place dans une démocratie.

L’affaire avait suscité une vive émotion à travers les États-Unis et dans plusieurs communautés arabes et musulmanes à l’étranger. Plusieurs ONG avaient dénoncé la montée des discours haineux à la suite du conflit israélo-palestinien, redoutant des répercussions sur les populations arabo-musulmanes vivant en Occident.

Un précédent lourd de symbole

Le verdict contre Joseph Czuba est perçu comme un signal fort de la justice américaine contre les crimes à caractère islamophobe. Toutefois, des organisations de défense des droits humains rappellent que les agressions de ce type restent largement sous-déclarées et peu médiatisées, notamment lorsque les victimes ne sont pas liées à des faits d’actualité géopolitique.

Dans un communiqué, le Conseil pour les relations américano-islamiques (CAIR) a salué la sévérité de la peine, tout en appelant les autorités à renforcer les actions de prévention contre les discours de haine, en particulier dans les médias et sur les plateformes numériques.

Ce drame rappelle que la parole publique peut devenir une arme, et que la banalisation des stéréotypes peut nourrir des violences meurtrières. La condamnation de Joseph Czuba à 53 ans de prison reste une victoire judiciaire, mais aussi un avertissement sur les dérives d’une société exposée à la radicalisation idéologique par les médias.

 

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