La Chambre Syndicale des Concessionnaires et des Constructeurs des Matériels Roulants (CSCCMR) vient d’élaborer dernièrement, en collaboration avec un bureau international de conseil et d’analyses économiques, une étude sectorielle du marché de l’automobile en Tunisie, présentée en tant qu’argumentaire sectoriel pour les stratégies sélectionnées pour son développement. L’argumentaire s’est articulé autour de trois volets principaux à savoir l’allègement fiscal et la libération, l’assemblage et les véhicules à énergies alternatives.
Ainsi, d’après la note d’analyse, l’allégement fiscal à hauteur de 50% génèrera en moyenne 9% de plus en termes de véhicules vendus sur la période 2019 – 2024. Cette augmentation des ventes engendrera une légère augmentation de déficit commercial estimée à seulement 2% sur la même période. Une réduction de 50% en droit de consommation n’engendrera, d’après la note, qu’une régression moyenne de 5% en recette fiscale, mais, celle-ci apportera une augmentation annuelle moyenne de 2 millions de dinars de revenus de l’Agence technique des transports terrestres (ATTT) ainsi que 797 mille dinars additionnels provenant des frais payés aux autoroutes.
Il a été estimé, également, que l’allégement fiscal à hauteur de 50% entraînera une augmentation annuelle moyenne des revenus des distributeurs et des vendeurs des carburants d’un montant global de 508 millions de dinars.
En somme, le manque à gagner subi à la suite de l’allégement fiscal sera compensé à travers un rythme d’évolution plus rapide dans un scénario adapté de libéralisation.
Sur un autre plan, l’argumentaire de la CSCCMR montre que l’écosystème de l’industrie automobile tunisienne reste assez dynamique avec 275 entreprises en 2017, 85 000 emplois et une production à hauteur de 8,23 Milliards de dinars. L’orientation de cette industrie vers les marchés internationaux est de plus en plus importante avec plus de 80% de la production destinées à l’export en 2017.
L’intervention de l’Etat en termes de développement de l’activité d’assemblage reste assez timide. L’argumentaire plaide pour un développement accru de l’activité d’assemblage comme vecteur de développement du secteur automobile.
Concernant la mobilité à énergie alternative, la note évoque que celle-ci présente aujourd’hui un vecteur de développement du secteur automobile.
Le respect de l’environnement, la faible consommation d’énergie et l’alignement aux avancées technologiques font de la voiture à énergie alternative un produit à forte valeur ajoutée, présentant une vraie concurrence aux voitures à énergies fossiles.
A cet effet, la promotion de la niche des véhicules à énergie alternative doit reposer sur trois principaux axes de développement, à savoir le développement d’une vision globale, le déploiement de l’infrastructure et la mise en œuvre d’incitations à l’achat et à l’utilisation des véhicules à énergie alternative.
Il est à noter que l’intermédiaire en Bourse Tunisie valeurs, vient de publier récemment dans sa revue de recherche du mois de novembre 2020, une note d’analyse du secteur de la concession automobile en Tunisie.
La note a montré que la concession automobile a été parmi les secteurs les plus malmenés par la détérioration de la conjoncture économique du pays post-2011. Entre relèvement à la hausse des taxes, la réduction des quotas, l’augmentation des prix avec le renchérissement des devises et la dégradation du pouvoir d’achat du Tunisien, les concessionnaires ont vu leurs marges se rétrécir sur les dernières années.
Cependant, d’après la note de recherche, si certains concessionnaires souffrent clairement de la conjoncture actuelle, la majorité a su sauvegarder – tant bien que mal – ses fondamentaux.
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