Economie

Fethi Nouri évoque son départ de la BCT et dit ses vérités sur l’UGTT, le déficit, le FMI…

Fethi Nouri évoque son départ de la BCT et dit ses vérités sur l’UGTT, le déficit, le FMI…

Le milieu financier, mais pas que, se demandait où est passé Fethi Nouri, économiste et ex-membre du Conseil d’administration de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), quelles sont les raisons de son départ de la BCT, s’il avait été débarqué de force… Bref, l’affaire a déclenché un torrent de conjectures et supputations auxquelles l’intéressé vient de répondre, sur une radio privée de la place…

Il a déclaré qu’il n’a pas été démis de ses fonctions suite à sa sortie du 17 novembre 2021 où il pointait les difficultés de la Tunisie à s’ouvrir les marchés internationaux et pour concocter la Loi de finances de 2022. «Mon départ n’a aucun rapport avec mes propos. J’ai fait valoir mes droits à la retraite le 15 novembre 2021. C’est seulement après que j’ai évoqué publiquement la conjoncture économique du pays, c’était les 16 et 17 du même mois… Par la suite on m’a présenté des excuses suite à l’article publié dans les médias qui affirmait que j’ai été congédié à cause de mes déclarations», a-t-il indiqué.

Puis l’économiste a abordé les sujets chauds du moment. A propos de l’UGTT, il est d’avis que la centrale syndicale s’est muée en décideur politique au lieu de s’en tenir à son statut de partenaire social. «Le partenaire social doit sauvegarder les acquis. C’est son rôle. C’est l’instabilité politique et la faiblesse des gouvernements qui ont permis à l’UGTT de s’installer dans les cercles de décision. Aucune réforme sociale n’a pas pu passer à cause des vétos de l’UGTT», a dénoncé Fethi Nouri.

Au sujet du gonflement du budget de l’Etat dans la loi de finances complémentaire, il a dit qu’en soi ce n’est pas une source d’inquiétude, ce qui l’est par contre c’est l’aggravation continuelle du déficit budgétaire.

«Cette situation m’inquiète. Le déficit budgétaire ne cesse de se creuser. Cela traduit clairement l’appauvrissement de la Tunisie. L’opérateur le plus pauvre du pays c’est l’Etat. Il n’y a plus de recettes alors que les dépenses publiques enflent. L’Etat doit nourrir la population, satisfaire ses besoins, installer des routes, rendre la santé accessible à tous… 60% des dépenses de l’Etat sont absorbées par la masse salariale du secteur public et les caisses de compensation. L’Etat n’est pas armé pour faire face aux grosses crises», a confié l’économiste.

L’ex-membre du Conseil d’administration de la BCT s’en est ensuite pris au réflexe des emprunts sur le marché intérieur. Il a rappelé que la Tunisie avait amassé 2,6 milliards de dinars en 2019 et 8 milliards de dinars en 2020, soit près de 2,5 fois le montant antérieur en à peine un an. Selon lui le marché intérieur n’est pas outillé pour alimenter le budget de l’Etat, soutenir la consommation des ménages et en même temps répondre aux demandes du secteur privé et des particuliers…

Enfin il a fait une prédiction qui soulagera l’exécutif tunisien : la Tunisie retrouver le chemin des marchés internationaux et accordera ses violons avec le Fonds Monétaire International (FMI). “Les liens avec le FMI n’ont jamais été rompus…“, a dit Fethi Nouri…

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