Economie

Fitch évalue le niveau de la main d’œuvre en Tunisie et l’impact des mouvements des syndicats

Fitch évalue le niveau de la main d’œuvre en Tunisie et l’impact des mouvements des syndicats

Les établissements privés jouent un rôle insignifiant dans le secteur de l’éducation en Tunisie, et les perspectives de son développement à court et moyen terme seront freinées par les faibles niveaux des revenus des ménages et du contexte macroéconomique et politique fragile, indique un récent rapport de Fitch Solutions.

Le rapport analyse, sur un autre plan, l’impact des coûts de la main-d’œuvre et le niveau de sa qualification sur le marché du travail et les attentes des investisseurs.

Ceci couvre, en particulier, les défis posés par les réglementations régissant la fiscalité du travail, les salaires, les congés annuels, les indemnités de départ et les visas des travailleurs étrangers. On évalue, également, les coûts de l’emploi auxquels sont confrontés les entreprises et les investisseurs tout en estimant les risques découlant du rôle des syndicats et des mouvements de grèves, ainsi que la rigidité relative du marché du travail due aux réglementations qui peuvent rendre difficile l’évaluation des besoins de main-d’œuvre en réponse aux changements économiques.

Niveau de main d’œuvre peu attractif des investisseurs

Le volume relativement réduit de la main-d’œuvre est un élément dissuasif crucial pour les investisseurs cherchant à opérer dans des secteurs à forte intensité de main-d’œuvre, assure Fitch Solutions dans son rapport qui précise que ceci pèsera sur l’attrait des investissements par rapport aux pays nord-africains voisins, tels que le Maroc, l’Algérie et l’Égypte, dont la population est nettement plus importante. 

De ce fait, les opportunités économiques limitées entraînent la migration de la main-d’œuvre qualifiée vers les marchés développés, ce qui réduit la disponibilité des travailleurs compétents. En outre, les réglementations complexes en matière d’immigration, des impôts sur le travail et des cotisations de sécurité sociale sont des facteurs de risques sur le marché du travail.

Dans ce même contexte, Fitch Solutions analyse la problématique de la disponibilité de la main-d’œuvre. A ce titre, elle évalue les principaux risques auxquels sont confrontées les entreprises concernant la taille et la composition de la main-d’œuvre. Le rapport exploite, à cet effet, les données de l’indice du risque opérationnel de Fitch Solutions pour estimer les profils de la main-d’œuvre. 

Variables multiples d’évaluation

Il s’agit notamment de données relatives à la population active employée, de la taille de la population active, de la participation des femmes, de l’espérance de vie et des prévisions de la taille de la main-d’œuvre par secteur. D’autres variables sont prises en considération telles que les dépenses de santé par habitant, la population migrante en tant que part de la population totale et la mobilité de la main-d’œuvre à travers des aspects tels que les exigences réglementaires pour les travailleurs étrangers et les taux d’urbanisation.

Le rapport de Fitch Solutions a évalué aussi les pressions auxquelles sont confrontées les entreprises qui ont besoin d’une main-d’œuvre compétentes ayant des qualifications de l’enseignement secondaire ou supérieur. Cela couvre la qualité, la densité et les taux d’obtention de diplômes pour l’enseignement primaire, secondaire et supérieur, avec un accent particulier sur l’ingénierie, les sciences, les mathématiques et les compétences technologiques. 

Il évalue également l’ensemble des compétences de base de la main-d’œuvre, les taux d’alphabétisation et de la digitalisation outre la qualité de l’infrastructure de l’enseignement primaire, par rapport à la région, au sens large.

53% des Tunisiens en âge de travailler ne sont ni employés ni à la recherche d’un emploi

Trois caractéristiques marquent le marché du travail tunisien : la faible participation des femmes à la population active, le chômage élevé des jeunes et la forte proportion de travailleurs employés de manière informelle, a révélé dernièrement un rapport de la Banque mondiale sur le « Paysage de l’emploi en Tunisie ».

Plus de 1 personne en âge de travailler sur 2 n’a pas d’emploi et n’est pas à la recherche d’un emploi. La population en âge de travailler âgée de 15 ans et plus est estimée à 8,7 millions de personnes et environ 47% sont actives sur le marché du travail, tandis que les 53% restants (4,6 millions de personnes) ne sont ni employés ni à la recherche d’un emploi, montrent les données du rapport.

Les indicateurs de la BM indiquent que le taux d’activité en Tunisie est supérieur à la moyenne de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (43,2% en 2017, à l’exclusion des pays à revenu élevé), mais assez faible par rapport à la moyenne des pays à revenu intermédiaire (64,9% en 2017).

Que se passe-t-il en Tunisie?
Nous expliquons sur notre chaîne YouTube . Abonnez-vous!

Commentaires

Haut