Economie

Fitch – Tunisie : La levée des subventions des carburants déclenchera une instabilité sociale et politique

Fitch – Tunisie : La levée des subventions des carburants déclenchera une instabilité sociale et politique

L’agence de notation « Fitch Ratings » vient de publier hier lundi 24 janvier 2022 un rapport d’évaluation de l’impact du contexte actuel marqué par la hausse des prix du pétrole sur les pays de la zone MENA qu’elle procède à leur notation souveraine et qui sont des importateurs du pétrole.

L’agence retient une hypothèse selon laquelle les prix du pétrole se retrouveraient en moyenne aux alentours de 70 dollars américains le baril en 2022 (à l’instar de 2021) et baisseraient davantage en 2023-2024. Cependant, les risques de la hausse prix restent élevés, d’après l’agence.

Pour la majorité des pays importateurs de pétrole de la région MENA, à l’exception d’Israël, les prix réglementés de l’électricité sont inférieurs aux niveaux réels des coûts, bien que les pays cherchent à augmenter les tarifs à moyen terme. Le soutien aux secteurs de l’électricité contribue de manière significative aux déficits budgétaires et/ou à l’accumulation de l’endettement en Jordanie, au Liban et en Tunisie, affirme-t-on. 

Les prix de l’électricité pour les consommateurs sont restés stables en 2020-2021 au Maroc et en Tunisie, mais ont augmenté en Égypte, en Jordanie et au Liban.Fitch précise que les subventions pétrolières ont été en grande partie levées dans la zone et considère que les prix s’ajustent aux fluctuations du marché pétrolier international, bien que soumis aux décisions d’une commission d’ajustement des prix dans la plupart des pays et à un plafond limité d’ajustement mensuel en Tunisie. La hausse des prix du pétrole s’est répercutée sur les prix en général et a engendré une inflation des prix des transports particulièrement.

La hausse des prix de l’énergie creusera les déficits des comptes courants des importateurs nets d’énergie, en particulier la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie. Au Liban, les volumes d’importation seront limités par la diminution des réserves de change, l’absence de financement extérieur et l’effondrement de l’économie, note le rapport de Fitch Ratings. En Tunisie, on affirme que la hausse des prix de l’énergie exercera une pression sur les réserves de change, dans un contexte de manque d’accès aux financements extérieurs.

Il a été noté également que la hausse des prix des hydrocarbures pourrait nécessiter des modifications des tarifs ou des dépenses budgétaires plus élevées pour soutenir les secteurs de l’électricité, bien que les services publics puissent absorber des pertes plus importantes à court terme. 

Les accords d’approvisionnement en gaz à long terme atténuent l’impact des fluctuations des prix des hydrocarbures (en Jordanie et en Tunisie), tout comme la production nationale d’hydrocarbures (Égypte, Israël et Tunisie) et la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables (Maroc).

Les prix des carburants et des services publics restent une question sensible pour la stabilité politique et sociale, et il est plausible que de nouvelles réductions des subventions envisagées par le gouvernement pourraient à nouveau déclencher une instabilité sociale et politique, en particulier en Tunisie, conclut le rapport de l’agence.

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