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France-Attal sur un terrain déjà miné : “Le Maire n’a pas envie de bosser pour un gamin de 34 ans”

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Le règne du jeune Gabriel Attal, à peine 34 ans, ne sera pas un long fleuve tranquille. L’annonce de son sacre en tant que Premier ministre aurait dû tomber dès hier lundi 8 janvier dans la soirée, quelques heures après l’officialisation du départ de son ex-patronne, Elisabeth Borne. Mais voilà, quelque chose a coincé. Quoi ? Des ministres et pas des moindres se sont opposés à la promotion spectaculaire du ministre de l’Education nationale…

Exactement comme lors de la fameuse réunion à Matignon en pleine crise autour de la Loi immigration les coulisses de la nomination d’Attal ont fuité. Quelqu’un a parlé. On sait que certains ont fait barrage : le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, son collègue à l’Intérieur Gérald Darmanin, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe, le Haut-commissaire au plan François Bayrou et le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, rapporte BFMTV ce mardi.

On vous parlait de l’opposition des poids lourds estampillés la droite à la désignation d’Attal, la chose se confirme même s’ils le démentent officiellement. Les échanges téléphoniques se sont étalés tard dans la soirée d’hier. “Bruno (Le Maire) et Gérald (Darmanin) ont hurlé“, confie un de leurs collègues. Les deux ont très mal pris le fait d’être sous l’autorité de l’homme de confiance du président Emmanuel Macron. Le Maire et Darmanin “veulent le ministère des Affaires étrangères ou ils sortent“, murmurait un cadre de la majorité avant la nomination de ce mardi.

Bruno Le Maire n’a pas envie de bosser pour un gamin de 34 ans“, glisse un membre de la majorité qui appartient au cercle du ministre de l’Économie. “Il n’est pas du tout mûr“, a commenté un conseiller de Bercy. Pourtant les deux ministres mis en cause nient en bloc. “Il ne s’est absolument pas opposé“, clame un proche de Darmanin. “La relation est excellente“, assurent les collaborateurs de Le Maire. “Le ministre a respect et amitié pour Gabriel Attal“.

Mais cette foire d’empoigne n’étonne personne. Le ministre de l’Intérieur, après tout ce qu’il a fait pour briller (la Loi sur l’immigration, l’expulsion massive des étrangers délinquants, etc.), ne pouvait pas voir d’un bon oeil que son jeune collègue le coiffe au poteau, surtout que Darmanin nourrit des ambitions présidentielles.

Quant à Le Maire il était jusqu’à peu le ministre préféré des Français. Ce romancier pétri de talent – diversifié apprécié – a aussi des ambitions présidentielles pour 2027, même s’il n’en dira rien. Dans les derniers sondages il avait les faveurs des Français, juste derrière Attal, pour occuper le poste de Premier ministre. Le ministre de l’Economie forcément prend mal cette ascension fulgurante de son collègue à l’Education.

L’ex-Premier ministre Edouard Philippe est jaloux pour les mêmes raisons : l’élection présidentielle de 2027. Certes il est en pole position, avec 41% d’opinions favorables dans le dernier baromètre Elabe pour “Les Échos”, mais Attal est à ses trousses avec 39%. “Ça va le [Philippe] ringardiser“, se gausse un ténor de la majorité et député.

Pour Alexis Kohler ce qui le gêne dans le choix d’Attal c’est ça : “Il n’aime pas l’audace ni les politique (…). Il veut un techno à Matignon.”

Alors pourquoi le chef de l’Etat a bravé tout ce beau monde pour imposer le ministre de l’Education ? La réponse d’un proche du président de la République claque : “Pour cramer son héritier car il ne veut pas d’héritier (…). C’est aussi simple que cela“. Sans commentaire…

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