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France : Des confidences sur Lucie Castets, la Première ministre qui prendra Macron au collet…

France : Des confidences sur Lucie Castets, la Première ministre qui prendra Macron au collet…

Le passage télévisé du président Emmanuel Macron hier mardi 23 juillet dans la soirée, sur France 2, n’a pas permis de démêler “le Schmilblick” de l’après-législatives, bien au contraire le brouillard est encore plus épais. Il est plus épais parce que le chef de l’Etat l’entretient depuis le ratage total de la dissolution du Parlement et des élections anticipées. Macron continue de louvoyer et de lambiner, il refuse d’inviter la gauche à sa table pour évoquer le Premier ministère. Il a parié sur l’implosion du Nouveau Front Populaire (NFP), il a encore perdu, la gauche a réussi à dégainer un nom pour Matignon : Lucie Castets.

De toute évidence le président ne s’attendait pas à ce sursaut chez Jean-Luc Mélenchon, Olivier Faure et compagnie. Le réveil est tardif mais il est bien là, le NFP a sauvé les meubles à minima en s’accordant autour d’un nom, et la dame a de l’épaisseur vu son CV et sans doute une épaisse cuirasse. Tout ce qu’il faut dans la perspective du bras de fer épique avec l’Elysée. Mais Macron rêve encore d’imposer un gouvernement de centre-droit, avec la droite, comme lors du “hold-up” de la réélection de la présidente du Parlement, alors que son camp a perdu les législatives.

Macron rêve, les Républicains ont redit qu’il n’est pas question de former une coalition gouvernementale avec un président dont la fin est actée. Laurent Wauquiez et les siens ne veulent pas compromettre leurs maigres chances pour les élections de 2027. Par contre Mme Castets elle est bien là, et à entendre ce qu’elle a dit dans les médias et ce qu’on dit d’elle le président de la République se cassera les dents sur Castets si elle passe l’obstacle du vote de confiance à l’Assemblée nationale.

«Quand j’ai lu son nom, c’était une surprise, bien sûr. Et puis, passé quelques minutes, je me suis dit qu’il y avait une forme d’évidence au vu de son parcours et de ses compétences (…). C’est une femme d’une intelligence remarquable et profondément de gauche. Mais la gauche qui gouverne, pas celle de l’incantation», commente sur Public Sénat la sénatrice PS de Paris Colombe Brossel, qui a collaboré avec Lucie Castets à la mairie de Paris.

Certes beaucoup de sénateurs de la gauche parisienne avouent qu’ils n’auraient pas pensé à cette discrète fonctionnaire de 37 ans pour conduire le nouveau gouvernement, mais tous admettent qu’elle «coche toutes les cases». «C’est une candidature qui incarne bien la priorité que l’on souhaite donner au réarmement du service public et le retour à la justice fiscale, qu’elle a porté avec brio», argue le sénateur socialiste Rémi Féraud, leader du groupe majoritaire au Conseil de Paris…

«Sa désignation est une formidable reconnaissance, par l’ensemble de la gauche, du travail mené par les équipes d’Anne Hidalgo à Paris», ajoute-t-il.

«Je suis très satisfait du profil retenu. Je l’ai côtoyée quand elle était conseillère financière d’Anne Hidalgo. À l’époque j’étais adjoint au logement, c’est donc avec elle que j’étais amené à négocier mon budget. C’est une interlocutrice de qualité, exigeante, avec qui il est facile de discuter et de travailler. Il ne faut certainement pas la voir comme une technocrate froide, armée de tableurs Exel (…). Elle peut se montrer âpre négociatrice, mais parce que c’était son rôle en tant que gardienne des cordons de la bourse. Il y a chez elle une vraie volonté de faire avancer les discussions et d’aboutir», commente le sénateur communiste Ian Brossat.

«Je la crois en mesure de tenir tête à Emmanuel Macron», souligne Rémi Féraud. «C’est quelqu’un d’agréable, mais avec des aspérités (…). Elle sait marquer ses désaccords pour vous obliger à contre-argumenter. D’une certaine manière, c’est quelqu’un qui challenge toujours les personnes avec qui elle travaille. Et c’est une bonne chose (…). Elle est capable d’être très politique, avec un vrai sens des responsabilités sur les marges de manœuvre», embraye Colombe Brossel…

«Vous savez, sa principale mission au cabinet de la maire de Paris était de faire fonctionner un collectif d’adjoints et de s’assurer que, chaque année, le budget de la ville soit bien voté. Le budget, c’est éminemment politique, c’est ce qui détermine si vous avez une majorité ou non», ajoute-t-elle

«De toute façon, quelle que soit la personnalité que l’on aurait choisie, la situation aurait été aussi complexe. C’est sans doute la pire période dans toute l’histoire de la Cinquième République pour devenir Premier ministre», glisse la sénatrice écologiste Anne Souyris, ancienne adjointe en charge des affaires de Santé, qui souligne qu’avant sa désignation en 2017 à Matignon Edouard Philippe n’avait servi que dans des exécutifs locaux. «Quand on a tenu le budget de Paris, on peut tout arbitrer !», défend l’élue.

Reste à enfoncer la porte du palais de l’Elysée, que Macron a verrouillée au nom de la trêve politique imposée par les Jeux Olympiques. Personne n’est dupe, cette trêve ne sera pas observée, à commencer par celui qui l’a décrétée. «Il y a assurément une bataille d’opinion à mener pour contraindre le président à bouger», déclare Colombe Brossel. «Il va falloir qu’elle mette la pression sur Emmanuel Macron avec le reste du NFP (…). Autrement, la frustration et la colère des électeurs s’exprimeront d’une manière ou d’une autre», enchaîne Ian Brossat.

Ce mercredi matin, sur France Inter, Lucie Castets a demandé au président de la République de la nommer Première ministre, fonction pour laquelle est «prête». Donc la pression sur Macron est déjà là et montera crescendo, Jeux Olympiques ou pas.

 

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