La reprise économique française semble s’essouffler. Selon les données publiées par l’Insee ce mercredi 30 avril, la croissance du produit intérieur brut (PIB) n’a progressé que de 0,1 % au premier trimestre 2025, une performance conforme aux prévisions, mais qui traduit une stagnation préoccupante. Ce léger rebond intervient après une contraction de 0,1 % enregistrée fin 2024, impactée par le contrecoup économique des Jeux olympiques de Paris.
Un effondrement de la consommation des ménages
Principal signal d’alarme : la consommation des ménages en biens, qui représente un moteur essentiel de l’économie française, a enregistré une chute brutale de 1 % en mars. Il s’agit de son plus bas niveau depuis novembre 2014, hors période Covid. La baisse est d’autant plus marquée qu’elle surpasse le recul de décembre 2022, et touche l’ensemble des postes de consommation.
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Biens fabriqués : -1 %
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Énergie : -1,8 %
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Produits alimentaires : -0,5 %
Ce repli s’explique par une combinaison de facteurs, notamment une hausse des prix persistante, une confiance des ménages en berne, et un pouvoir d’achat fragilisé par l’inflation et la remontée des taux d’intérêt.
Prévisions moroses pour 2025
L’Insee reste prudent pour les mois à venir. Elle prévoit une croissance de seulement 0,2 % au deuxième trimestre, avec un acquis de croissance de 0,4 % à fin juin. Ces chiffres confirment une inertie économique, loin des objectifs du gouvernement.
De son côté, la Banque de France table sur une croissance annuelle de 0,7 % en 2025, un chiffre nettement inférieur aux 1,1 % réalisés en 2024. Le gouvernement, lui, maintient pour l’instant une prévision optimiste de 0,9 %, sur laquelle repose l’équilibre du budget annuel — un objectif de plus en plus difficile à atteindre selon les économistes.
La guerre commerciale et la rigueur budgétaire en cause
Parmi les freins à cette reprise molle figure la guerre commerciale ravivée par Donald Trump depuis son retour au pouvoir, générant une forte incertitude sur les marchés internationaux. Cette tension géopolitique pèse sur la confiance des entreprises et sur les exportations françaises.
Autre facteur de ralentissement : la réduction attendue de la dépense publique, traditionnel levier de soutien à l’activité. Confronté à un déficit budgétaire croissant, le gouvernement a été contraint de limiter ses ambitions de relance.
Un climat économique sous tension
L’ensemble de ces indicateurs dessine un premier trimestre 2025 sous le signe de la prudence, voire de la fragilité. Avec une consommation en recul, des incertitudes internationales persistantes et des marges de manœuvre budgétaires limitées, la France semble entrer dans une zone de turbulences économiques, à surveiller de près dans les mois à venir.
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